Le président Patrice Talon a rencontré, vendredi 27 décembre 2024, les dignitaires et responsables de la communauté Peulh du Bénin pour discuter des défis spécifiques liés à leur mode de vie, notamment dans le domaine de l’élevage.
Lors de cette séance d’échanges, le chef de l’État a réaffirmé la volonté de son gouvernement de promouvoir la sédentarisation des éleveurs, une mesure visant à rendre leur activité économique plus rentable et productive. Il a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de sédentariser les Peulhs en tant que communauté, mais de créer des conditions favorables pour l’élevage moderne.
« Pourquoi au Bénin des éleveurs ne pourraient-ils pas être riches ? », a-t-il interrogé. Et d’ajouter : «Ce n’est pas normal que nos bêtes produisent 3 à 4 litres de lait par jour alors que dans d’autres pays, on produit 10, 12, 15, 20 litres, même plus, 30 litres de lait. Ce n’est pas normal, quand moi je vois les bêtes maigres circuler», exprimant son ambition de voir les éleveurs béninois rivaliser avec ceux du Brésil, des États-Unis ou de l’Europe en termes de prospérité économique.
Des mesures….
La politique de sédentarisation repose sur un recensement rigoureux des zones de pâturage et des régions d’itinérance. Le gouvernement s’engage également à accompagner les éleveurs installés depuis plusieurs décennies afin qu’ils puissent s’établir durablement, tout en veillant à protéger leurs droits.
Cependant, Patrice Talon a dénoncé des pratiques frauduleuses qui nuisent à cette initiative. « Des gens se présentent avec des complices et déclarent que ces terres leur appartiennent alors qu’ils n’ont jamais vécu là, leurs parents n’ont jamais vécu là, et on trouve les moyens de les déclarer propriétaires », a-t-il déploré.
Il a appelé les membres de la communauté Peulh à collaborer activement pour signaler ces irrégularités, rappelant que des structures seront mises en place pour garantir une mise en œuvre transparente et équitable de cette politique.
Le président a tenu à souligner que la sédentarisation des éleveurs n’exclut en rien les droits des populations non-sédentaires. « Notre territoire, le Bénin, est le bien partagé de tous ceux qui y vivent », a-t-il insisté.
Il a toutefois mis en garde contre les manipulations susceptibles de compromettre l’équilibre et la cohésion sociale.