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35 ans après la Conférence nationale : voici une révélation de Me Robert Dossou

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Lors du 35ᵉ anniversaire de la Conférence nationale des forces vives de la nation, Maître Robert Dossou livre un témoignage sur l’attitude du président Mathieu Kérékou face aux appels au changement en 1989.

Trente-cinq ans après la Conférence nationale des forces vives de la nation, l’épisode qui a marqué le tournant démocratique du Bénin continue de livrer ses secrets. Lors d’un colloque organisé par l’Église catholique le 28 février 2025 à Cotonou, Me Robert Dossou, ancien ministre sous le régime militaire de Mathieu Kérékou et président du Comité préparatoire de la Conférence nationale souveraine, a révélé un moment clé de l’histoire politique béninoise.

Dans son témoignage, Me Robert Dossou a salué la stature du Général Mathieu Kérékou. « C’était un homme. Il savait écouter. Il savait se remettre en cause et, dans le fond, il craignait Dieu. », a-t-il affirmé.

Mais selon lui, sans une rencontre cruciale avec Kérékou le 28 juillet 1989, la Conférence nationale souveraine aurait pu ne jamais voir le jour. Ce jour-là, accompagné du professeur de littérature René Ahouansou, Me Dossou aurait tenu un discours sans concession au président en place. « Camarade président, votre régime a échoué. Vous ne pouvez rien contre. Ou bien vous allez dans le sens du changement et vous serez sauvé, et même applaudi dans ce pays et ailleurs ; ou alors, vous irez contre le changement qui, nécessairement, se fera contre ou avec vous. », se souvient Robert Dossou

Face à un Kérékou peu réceptif, Me Dossou et son collègue ont changé d’approche, mettant en avant une issue plus dramatique. Ils ont évoqué un soulèvement populaire inévitable, une répression sanglante et les conséquences irréversibles pour la famille Kérékou elle-même : « Tous ceux qui porteront le nom Kérékou seront obligés, soit de fuir dehors, soit de changer de nom. »

Le déclic

Ce scénario radical aurait marqué un tournant décisif dans l’esprit de Mathieu Kérékou. « Je crois que ce point-là a été capital », a confié Me Dossou. Dans les mois suivants, des discussions internes ont eu lieu au sein du Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB), aboutissant à la convocation de la Conférence nationale souveraine en février 1990.

Par cette décision historique, Kérékou a non seulement évité une guerre civile, mais il a aussi posé les bases du renouveau démocratique béninois.

Philippe G. LOKONON


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