Théodore Holo dévoile une anecdote sur Mathieu Kérékou lors de la période de transition démocratique.
Trente-cinq ans après la Conférence nationale des forces vives de la Nation (CFVN), moment fondateur de la démocratie béninoise, le Professeur Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle, est revenu sur les coulisses de la période transitoire. Lors d’un colloque organisé par le clergé catholique à Cotonou le 28 février dernier, il a livré un témoignage sur l’intégrité et l’humilité du feu Général Mathieu Kérékou, acteur clé de cette transition.
Mathieu Kérékou et le HCR
Ancien Secrétaire général adjoint du Haut conseil de la République (HCR), organe qui a officié comme Parlement de transition avant les élections de 1991, le Professeur Holo a révélé un épisode méconnu concernant la reconnaissance du HCR. Il explique qu’une ordonnance rédigée au cours de la conférence qualifiait initialement le HCR de “Parlement de transition”. Cependant, avant sa signature par le président Mathieu Kérékou, cette mention aurait été modifiée en “Organe consultatif”.
Alerté par les membres du HCR, dont Mgr Isidore de Souza, alors président de l’institution, le Général Kérékou a immédiatement convoqué son Secrétaire, Johnson Goldfreed, et ordonné la correction du texte. « Il reprend l’ordonnance, il va corriger pour mettre bel et bien ‘Parlement de transition’. Le président Kérékou le signe », a relaté le Professeur Holo, sous les regards admiratifs des participants au colloque.
Cette rectification, bien que symbolique, illustre l’attachement du président Kérékou aux décisions souveraines issues de la Conférence nationale, malgré le fait qu’il ait été, selon les termes du Professeur Holo, “dépouillé de toutes ses attributions” et réduit à un rôle protocolaire. « Il était appelé simplement à inaugurer les chrysanthèmes de la vie politique pendant la transition, dirigée par le Premier ministre Nicéphore Dieudonné Soglo », a-t-il ajouté.