Au Bénin, c’est avec la bénédiction et l’engagement de la reine Adjignon Natabou dans son palais à Toviklin que CARE International Bénin-Togo a mobilisé les dignitaires traditionnels du Couffo dans la lutte contre les violences économiques faites aux femmes. C’est un plaidoyer porté par les réseaux de groupements de femmes FaFa Wa du departement du Couffo.
Ce mercredi 30 novembre, CARE International Bénin-Togo a lancé un plaidoyer à l’endroit des rois et reines du département du Couffo, pour contribuer à la réduction des violences économiques faites aux femmes. C’est une action du projet dénommé ‘’La Voix collective des femmes et des filles (VCFF)’’ que cette organisation accompagne les femmes et les filles non seulement à se fédérer et défendre leurs droits, mais aussi à promouvoir l’élaboration et la mise en œuvre de lois, normes et politiques tenant compte des barrières sexospécifiques. Cette ambition ne peut être réalisée sans le soutien et l’engagement des têtes couronnées du departement. Les rois Kpékésotossogbé de Djakotomey, Hounfin Sèmanlon de Adja Honmè à Klouékanmè, Aklanmankouzokou de Aplahoué, Towanou de Dogbo, Lokonon de Djakotomey, Ayikpô de Lalo etc. étaient nombreux à faire le déplacement pour le palais royal de la reine Adjignon Natabou pour marquer leur engagement à porter plus haut les voix de ces femmes. Le plaidoyer à l’endroit de ces rois et reines a pour but d’agir sur les normes sociales qui encouragent les violences économiques.
Prenant la parole, madame Mélanie Assogba, Conseillère en genre et Plaidoyer à CARE International Bénin-Togo a souligné que l’événement s’inscrit dans la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. C’est est un événement international annuel qui se déroule du 25 novembre au 10 décembre prochain. Dans le Couffo, l’organisation en partenariat avec l’ONG FADeC et l’UFEC 2ABCD dans le Nord, accompagne les réseaux des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC, dénommées FaFa Wa chez CARE International Bénin-Togo) à se mettre en alliances avec les Organisations à Base Communautaire (OBC) féministes. Et donc à l’occasion de cette campagne, les femmes ont souhaité qu’avec le concours des hommes, elles puissent être autonomes financièrement.
Car, « il arrive parfois que pour des incompréhensions, leur époux, leur interdisent par exemple d’aller dans les rencontres voir adhérer aux associations, de mener même des activités génératrices de revenu.», a expliqué la conseillère.
Pour sa part, la reine Adjignon Natabou a félicité l’organisation pour avoir associé les dignitaires de la tradition à cette lutte. « Sans les rois, il est difficile de réussir. C’est pour cela que nous nous sommes associés.», a-t-elle soutenu. La reine en a profité pour faire observer que dans la prison civile de Lokossa, plus de 80% des détenus hommes proviennent du Couffo à côté du déplacement du Mono. Elle invite donc ces derniers à régler pacifiquement leurs problèmes de couple. « Le comportement de certains hommes change celui de certaines femmes. Si elles étaient naïves et vous abusez d’elles une première fois en arrachant ce qu’elles gagnent comme l’argent dans ses activités, la seconde fois elles suivent les conseils de l’extérieur. Et les problèmes commencent», a-t-elle prévenu.
Quant au chef du village de Nathabouhoué, il a rappelé que c’est la femme qui donne la vie. C’est pourquoi les hommes doivent accepter qu’elle travaille pour nourrir cette vie.
« S’il y a quelqu’un ici qui pense que son épouse ne doit pas travailler et être financièrement automne, il faut l’écarter immédiatement car en absence du père, c’est la femme qui nourrit les enfants », a-t-il lancé.
Ce jour jeudi 1er décembre, une autre rencontre est prévue avec le préfet du département à Aplahoué afin de toujours plaider pour la cause des femmes et des filles.