Dans son rapport 2024 sur la situation des droits humains dans le monde, présenté à Cotonou le 29 avril 2025, Amnesty International dénonce les dérives du président américain Donald Trump, réélu en janvier. L’ONG pointe l’impact dévastateur de ses premières décisions sur les droits humains, le climat et le multilatéralisme.
Cent jours après son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, Donald Trump est déjà au cœur de vives critiques à l’échelle mondiale. Dans son rapport annuel 2024, Amnesty International dresse un constat alarmant sur l’état des droits humains dans le monde, en pointant particulièrement du doigt les actions du président américain. Présenté à Cotonou, ce document met en lumière les nombreuses régressions observées depuis le début du second mandat du 47ᵉ président des États-Unis.
Un modèle pour les régimes anti-droits
Selon Amnesty International, Donald Trump est devenu un véritable symbole pour les dirigeants autoritaires. Son mépris affiché envers les institutions de défense des droits humains, tant aux États-Unis qu’à l’international, a contribué à fragiliser les fondements des sociétés démocratiques. « Son gouvernement a rapidement et délibérément ciblé des institutions et des initiatives essentielles qui visaient à rendre notre monde plus sûr et plus juste », a dénoncé Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin.
Minorités menacées et coopération multilatérale mise à mal
Les décrets successifs signés par Trump ont mis en péril plusieurs catégories de populations, notamment les minorités raciales, sexuelles et religieuses. L’organisation internationale alerte sur le démantèlement progressif du multilatéralisme, des politiques d’asile, de justice raciale ou encore de justice de genre, menaçant les acquis de longues décennies de luttes. « Il s’agit d’une attaque coordonnée contre les piliers de la coopération internationale, encouragée par une idéologie fondée sur l’égoïsme et la domination de quelques-uns », insiste le rapport.
Le climat sacrifié sur l’autel des intérêts économiques
L’environnement figure aussi parmi les grandes victimes de la politique trumpiste. Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris et l’échec des engagements lors de la COP29 à Bakou en novembre 2024 illustrent un désengagement assumé. Pour Amnesty, le slogan « drill baby, drill » adopté par Trump incarne une vision rétrograde et destructrice. Cette posture met à mal les efforts mondiaux visant à limiter les effets du changement climatique et à promouvoir un avenir énergétique durable.
Vie privée menacée à l’ère du numérique
Amnesty pointe enfin la complaisance de l’administration Trump envers les géants du numérique, notamment en matière d’exploitation des données personnelles. L’organisation accuse l’exécutif américain d’avoir encouragé les entreprises technologiques à assouplir les règles de protection de la vie privée, créant un environnement propice à la désinformation et aux discours de haine.
Amnesty International reconnaît cependant que Donald Trump n’est pas l’unique responsable de ces dérives. L’ONG souligne que les tendances autoritaires et les atteintes aux libertés fondamentales s’enracinent depuis plusieurs années dans le système international. Trump n’aurait fait qu’amplifier une dynamique déjà à l’œuvre, en jouant le rôle de catalyseur d’un mouvement global de régression.