L’intervention des forces françaises au soutien de la lutte antiterroriste est vue par le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji comme une option à laquelle pourraient recourir des Etats de la sous-région ouest-africaine, y compris le Bénin, selon les échanges qu’il a eus avec les professionnels de la presse en ligne, vendredi 18 février 2022.
« Chaque fois qu’on aura besoin de jouer collectif avec les autres pour être efficace, je pense qu’on est assez réaliste et intelligent pour jouer la carte du collectif », a fait savoir le porte-parole du gouvernement qui déclare que « ce que les Français, les Européens demandent aujourd’hui c’est une démarche collective, c’est une démarche de groupe ». Selon Wilfried Léandre Houngbédji, la lutte contre le terrorisme qui se mène dans la sous-région ne peut porter ses fruits que si les initiatives élaborées dans ce sens proviennent d’une synergie d’actions entre les pays concernés. « Il faut qu’il y ait une grande coopération », déclare-t-il avant de faire savoir que « si cette coopération ne marche pas et que le péril est là, vous vous défendez. Si vous avez les moyens d’être efficaces, seuls, vous le faites. Mais il y a le droit international qui fait qu’il ne faut pas franchir les frontières de l’autre pour certaines actions ».

Or, cette défense faisant souvent appel à des moyens énormes pour les pays africains, pourrait recourir à l’expertise des forces françaises ou européennes, mieux outillées. « En pratique, s’il y a 10 pays et que 6 ou 7 disent [à ces forces] venez nous aider. Et 3 ou 4 pays disent non, nous ne voulons pas. Et quand ils [les terroristes] sont chassés de chez eux, ils viennent chez vous. Ils sont de plus en plus nombreux avec des équipements dont vous ne savez même pas d’où ils proviennent. Vous allez dépenser tout votre budget sécuritaire pour contrer ce phénomène et parfois vous aller puiser dans les budgets des autres secteurs. C’est pour cela je dis qu’il faut qu’on soit réaliste », a-t-il expliqué.
Il tient toutefois à rassurer l’opinion publique: « On fait le maximum de ce que nous devons faire nous-mêmes pour garantir notre protection, notre sécurité. Mais chaque fois qu’on aura besoin de jouer collectif avec les autres, pour être efficace, on est assez réaliste et intelligent pour jouer la carte du collectif ».
Lundi 14 février, Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, avait annoncé une réorganisation de la force française Barkhane qui quitte le Mali. « Si les conditions ne sont plus réunies pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali », expliquait- il sur la chaîne de télévision France 5 et d’ajouter: « on continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs ».

Pour rappel, le Niger a déjà fait savoir qu’il était prêt à accueillir une base militaire française sur son territoire pour l’accompagner dans la lutte contre le terrorisme. Quant au Burkina Faso, les forces françaises y interviennent déjà. Tout ceci, dans un contexte où les groupes terroristes de la région du Sahel ont annoncé être décidés à étendre leur présence dans les pays le long de la côte atlantique.