Depuis leur signalement dans le parc national de la Pendjari le 1er mai 2019, on savait que les semeurs de mort et de désolation reviendraient. On les attendait sans les espérer. Car le mal n’est jamais à espérer. L’homme s’attend à lui. Il se présente. L’homme le combat.
Et l’homme au Bénin va maintenant combattre les terroristes infiltrés chez lui par ses frontières nord. Ce ne sont pas des djihadistes. Il serait temps en tout cas de quitter ce vocable ambigu qui porte en filigrane la foi en quelque Dieu et le zèle à son service. Or il n’en est rien. Dans l’histoire des hommes, des Croisades à la Sainte Inquisition en passant par La Saint-Barthélemy, et faisant plus tard un détour par les lieux du nazisme et du fallacieux « Gott mit uns » (Dieu avec nous), etc., de très nombreux terroristes ont pris et prennent encore l’Immaculé Manteau de Dieu pour commettre sur l’homme les pires atrocités. Seuls ceux du Burundi-Rwanda, où l’on ignore Dieu transcendant et parents ascendants, n’invoquent aucun subterfuge vertical ou horizontal, opportuniste et mensonger : si la présence sur terre de leurs voisins les agace, ils les poursuivent et les abattent même dans les églises. On peut leur savoir gré d’assumer leurs haines et leurs horreurs. Au demeurant, si l’on croit en Dieu, on doit Le respecter assez pour ne pas Le dire commanditaire ou co-auteur de nos turpitudes rances, Le respecter assez pour désapprouver saint Augustin qui, dans La Cité de Dieu, se plaît à « reconnaître cette Providence qui se sert du fléau de la guerre pour corriger, pour broyer la corruption humaine ». Non, ce n’est pas possible, sinon il faudrait donner aux hommes comme modèles à imiter les puissants guerriers et tous les massacreurs aux petits pieds, au motif qu’ils promeuvent l’amélioration de l’homme. Non, les morts ne s’améliorent pas. Mais les vivants, au vu du mal perpétré par eux ou par leurs semblables, peuvent s’amender et prendre toutes mesures pour contrecarrer tout mal futur d’où qu’il vienne. Le mal ne produit pas le bien. Et l’homme doit empêcher le mal partout.
C’est ce que fait et fera le Bénin. La mesure-phare, le maître-mot, c’est l’unité du pays. Cette unité, qui ne signifie pas monolithisme, a sauvé le Bénin de la terreur programmée par certains de ses enfants il y a peu. Ses enfants ! Car le mal vient toujours d’abord de l’intérieur. « C’est dans le mur fendillé que s’introduit le margouillat », et « la tortue visée au cou se sait trahie par quelqu’un des siens ». Son unité a sauvé le Bénin il y a peu. Son unité renforcée est son rempart contre les terroristes sans foi ni loi à ses frontières.
Le renforcement de son unité passe justement en tout premier lieu par un plus grand respect de la loi et des institutions de la République, de sorte que nul Béninois ne puisse se dire ou se sentir victime de quelque désastreux deux-poids-deux-mesures. A chacun selon son dû en toute justice. Et, justement, le renforcement de l’unité du Bénin passe en second lieu par la recherche constante de la justice sociale. « Les pauvres, vous les aurez toujours avec vous », fait dire l’évangéliste Matthieu à Jésus le Christ (26/11). C’est tout simplement un appel pressant à ne jamais baisser les bras en matière de recherche de la justice sociale parce que, en cette matière, il y aura toujours à faire pour et par les hommes. « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! », fait encore dire Matthieu à Jésus le Christ (14/16).
Campé sur son unité renforcée grâce à une recherche assidue de la justice sociale et grâce à un plus grand respect de la loi et des institutions de la République, le Bénin a d’ores et déjà vaincu le terrorisme sur ses frontières. L’unité renforcée des Béninois sera du plus grand encouragement pour les soldats béninois au front, sera le plus beau trophée que les Béninois offriront aux soldats béninois qui, au risque de leur vie, sont au service de la sécurité et de la liberté des Béninois, les armes à la main, et le drapeau national haut porté.