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Santé scolaire au Bénin, immersion avec Éliane De Souza, infirmière au CEG 1 Godomey : « Être infirmière scolaire, c’est aussi écouter, rassurer, accompagner »

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Depuis plus de deux décennies dans la fonction publique, Eliane De Souza, épouse AGbossounon, infirmière diplômée d’État, a exercé dans plusieurs centres de santé avant de poser ses valises au Collège d’Enseignement Général 1 de Godomey. Aujourd’hui infirmière scolaire, elle partage son quotidien, ses défis et sa passion pour le bien-être des élèves et enseignants dans un environnement où la santé ne s’écrit plus seulement en blouse blanche, mais aussi avec écoute et bienveillance.

Lameteo : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et retracer brièvement votre parcours professionnel ?

Eliane De Souza : Je suis Infirmière Diplômée d’État (IDE). J’ai terminé ma formation en 2001 et j’ai véritablement commencé à exercer en 2002 dans la fonction publique. Mon parcours m’a conduite dans plusieurs localités : le Nord du Bénin, le Mono, puis Abomey-Calavi où j’ai travaillé au centre de santé de Zoca, aujourd’hui siège de la DDS Atlantique. J’y ai été responsable de centre, puis j’ai intégré l’hôpital de zone d’Abomey-Calavi – Sô-Ava à son ouverture. Ensuite, pour des raisons familiales, j’ai demandé à être mutée au centre de santé de Godomey, où j’ai passé environ 7 à 8 ans. J’ai aussi travaillé à Cotonou, puis à Pahou, avant d’intégrer récemment le CEG 1 Godomey.

C’est donc votre première expérience dans un établissement scolaire ?

Oui, c’est bien ma toute première fois dans un collège. En réalité, depuis toute petite, j’avais en tête de soigner les enfants. J’avais donc déjà cette fibre, ce désir d’accompagner les jeunes. Le poste s’est présenté alors que j’étais à Pahou, et j’ai saisi l’opportunité. Je crois que c’était écrit.

Comment s’adapte-t-on à cet environnement très différent des centres de santé ?

C’est un autre monde. Ici, les soins sont moins techniques, mais la dimension humaine est très forte. Ici, les enfants viennent souvent pour des maux de tête, des douleurs abdominales, des blessures légères… Je leur apporte les premiers soins, je les écoute, je les conseille. Rien que discuter avec eux peut suffire parfois à les apaiser et leur permettre de retourner en classe. J’essaie toujours de les convaincre de ne pas rater leurs devoirs ou cours pour des malaises passagers. Je les aide à se recentrer, et cela me plaît énormément.

Quels sont les cas que vous traitez le plus souvent ?

Les cas les plus fréquents sont les douleurs abdominales et les maux de tête. Ensuite viennent les blessures légères dues à des jeux ou des bagarres dans la cour, ou encore des petits accidents. Parfois, des élèves s’évanouissent. Depuis mon arrivée, deux cas se sont révélés sérieux. Pour les autres, je ne saurais dire si c’est de la simulation. Ce sont souvent des filles.

Je m’efforce de gérer au mieux chaque situation. Si le cas dépasse mes compétences ou si l’élève ne réagit pas bien aux premiers soins, j’alerte immédiatement la direction. On contacte les parents pour une prise en charge plus poussée. Je rappelle que nos moyens sont limités : nous faisons du premier secours, pas des diagnostics médicaux poussés.

Votre rôle dépasse-t-il parfois celui d’une simple dispensatrice de soins ?

Absolument. L’écoute et le conseil sont une grande part du travail. Parfois, ce sont des situations personnelles ou émotionnelles qui amènent les élèves à venir me voir. J’essaie d’être disponible, d’établir un lien de confiance. Je ne suis pas qu’une soignante, je suis aussi une oreille attentive.

Interview avec Eliane De Souza, infirmière scolaire au CEG 1 Godomey

Et qu’en est-il du personnel enseignant ? Vient-il également vous consulter ?

Oui, bien sûr. Les enseignants aussi bénéficient de mes services. Je ne vois pas pourquoi on devrait les exclure. Dès que je peux leur apporter un soulagement ou les aider, je le fais avec plaisir. Le bien-être global de toute la communauté scolaire est aussi ma responsabilité.

Rencontrez-vous des difficultés dans l’exercice de votre fonction au sein du collège ?

Au début, oui. Il n’y avait pratiquement aucun médicament en stock. Celà était dû à une fermeture momentanée de l’infirmerie, avant mon arrivée. Mais après discussion avec la directrice, les choses ont évolué positivement. Désormais, l’établissement s’approvisionne progressivement, et j’ai l’essentiel pour assurer les premiers soins. Je remercie sincèrement la directrice pour sa réactivité.

Un dernier mot ?

Je suis très heureuse de cette expérience. Être infirmière scolaire, ce n’est pas seulement donner des soins, c’est aussi instaurer une relation de confiance avec les élèves, les écouter, les orienter et parfois, simplement, les réconforter. C’est une mission que je prends à cœur chaque jour.


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