Le pape François s’est éteint ce lundi 21 avril 2025, au lendemain des célébrations pascales. Au Bénin, à la paroisse Sainte Joséphine Bakhita d’Abomey-Calavi, dans l’archidiocèse de Cotonou, fidèles et serviteurs de Dieu ont accueilli la nouvelle avec douleur et espoir. Reportage dans un lieu de foi marqué par l’émotion et la prière.
À la paroisse Sainte Joséphine Bakhita d’Abomey-Calavi, les cloches pascales résonnaient encore quand l’annonce de la mort du pape François est tombée. L’émotion est palpable ce lundi 21 avril, lendemain de Pâques, jour symbolique dans le calendrier chrétien où, selon les Évangiles, les disciples rencontrent le Christ ressuscité en Galilée. C’est dans ce climat de recueillement que les fidèles ont appris le rappel à Dieu de leur chef spirituel.
Un choc dans la maison de Dieu
Il est un peu plus de huit heures lorsque Lameteo se rend sur les lieux, juste après la messe matinale. L’église, baignée dans une atmosphère de recueillement, ne résonne que des bruits discrets des fidèles encore présents. Quelques femmes, membres de l’équipe d’entretien, s’affairent à nettoyer le sanctuaire. D’autres, plongés dans la prière, méditent en silence devant le Saint-Sacrement. « On était en pleine messe donc nos prières l’ont accompagné », glisse un membre de l’équipe d’entretien, balai en main, le regard tourné vers le sanctuaire.
« Jésus l’attendait en Galilée »
Au pied du calvaire érigé dans l’enceinte de la paroisse, une fidèle, visiblement émue, confie son espérance. « Je me réjouis du jour de sa mort, la Galilée. Jésus a dit : « allez m’attendre là-bas ». Donc Jésus l’attend. » Pour elle, comme pour d’autres, ce départ le lendemain de Pâques est un signe spirituel fort.
À quelques mètres de là, un homme d’une cinquantaine d’années nettoie ses mains sous un lavabo, à l’ombre d’un manguier. Le regard grave, il relativise l’événement dans une perspective spirituelle : « Ce n’est pas la mort physique du pape qu’il faut pleurer. La vie éternelle lui est garantie. Il vaut mieux ne pas trop se lamenter. »
Tous n’étaient pas encore au courant. Madeleine, qui venait de se recueillir à la grotte mariale, est sous le choc : « Quoi ? Le Pape est décédé ? Je ne suis pas du tout informée… C’est triste ! » Après un soupir, elle s’en va confier son chagrin en silence au Saint-Sacrement, chapelet en main.
Un héritage spirituel salué
Quant à maman Ariane, elle pense déjà à l’avenir de l’Église. « Les œuvres du Pape sont immenses. Nous allons prier pour que son successeur puisse poursuivre son travail », affirme-t-elle, la voix emplie de foi et d’espoir.
Jorge Mario Bergoglio, devenu pape en 2013 sous le nom de François, aura dirigé l’Église catholique durant 12 ans. Inspiré par Saint François d’Assise, son pontificat fut marqué par une attention constante envers les pauvres, les périphéries du monde, et un engagement fort dans les réformes ecclésiales. Son héritage spirituel et pastoral, ainsi que son style proche des fidèles, resteront vivants dans les cœurs de millions de catholiques, comme ici à Abomey-Calavi au Bénin.