Réunis à Grand-Popo, les dignitaires et experts du culte Vodun engagent une réforme historique sous l’égide du professeur Mahougnon Kakpo pour moderniser et valoriser les pratiques rituelles au Bénin.
Face à la multiplication de pratiques inadaptées ou déviantes, le Comité entend moderniser et structurer le culte Vodun pour l’ancrer dans les réalités contemporaines sans en altérer la substance spirituelle.
Dans son allocution d’ouverture, le professeur Mahougnon Kakpo a dressé un constat sévère des pratiques actuelles, dénonçant des actes jugés « contraires à l’esprit du Vodun » et potentiellement dangereux pour la santé publique.
« Nous devons assainir nos pratiques pour que notre spiritualité, reconnue par le monde entier, soit perçue comme une force d’équilibre, de dignité et de civilisation », a-t-il déclaré.
Plusieurs pratiques sont remises en question : exposition du sang, précarité de l’hygiène, usage unique des lames, partage de kola ou de verres, sacrifices sur la voie publique, et certaines dénominations ou symboles étrangers. Le professeur Kakpo a aussi dénoncé la dénaturation de certains rites, comme le « Axi xwlaxwla ».
Mahougnon Kakpo a également alerté sur les dérives liées aux réseaux sociaux : « Combien de médecins sérieux voyez-vous faire sur TikTok des publicités tapageuses pour leurs remèdes ? Aucun. Pourtant, nous, les Hounnon, Vodunnon, crions sur TikTok pour vanter les vertus de tel »bo » ou de telle potion magique. Cette pratique discrédite notre spiritualité et nuit à l’image de nos sœurs à l’étranger. »
Des recommandations
Des recommandations ont été formulées pour un Vodun modernisé et cohérent : création d’un emblème unificateur, architecture commune pour les temples, préservation des langues nationales, inclusion des jeunes, et fin de l’internement prolongé des adeptes.
Les travaux se poursuivront jusqu’au dimanche 12 octobre, avec des conclusions attendues et la perspective d’une deuxième phase dans le nord du Bénin.

