L’ancien député, Epiphane Quenum pense que la révision de la Constitution annoncée par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou peut être analysée de deux manières. Il s’est expliqué sur le plateau de E-télé le dimanche 30 avril 2023.
Dans son discours d’investiture le jeudi 13 avril 2023, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou a annoncé, entre autres chantiers pour la 9ème législature, une possible révision de la Constitution. Il avait expliqué qu’il souhaitait que “dans un esprit de concertation”, les députés puissent «courageusement envisager de porter à la Constitution, les retouches qui s’imposent, en vue de son amélioration constante, tout en conservant les fondamentaux, notamment l’option républicaine et démocratique et la limitation à deux (02), du nombre de mandats du Président de la République».
L’ancien député Epiphane Quenum a commenté ces propos du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou. «On peut dire que c’est sa position, si on lui prête bonne foi. Mais si on est pas entrain de lui prêter bonne foi, on peut dire tout simplement que c’est de la ruse», a-t-il analysé. Selon lui, on peut dire que le président de l’Assemblée nationale a donné sa position personnelle sur ce sujet. C’est donc un souhait qu’il serait entrain de formuler.
Toutefois, cette annonce pourrait s’identifier à une “ruse” du président du Parlement. « C’est de ruser avec peut-être les populations qui sont novices, qui ne connaissent pas le fonctionnement de l’Assemblée nationale», a affirmé Epiphane Quenum.
L’ex député a rappelé un précédent lors de la dernière révision. “Lorsque la dernière fois, on a fait la révision de la constitution, des dispositions de la loi n°90 portant Constitution du Bénin, on n’a pas dit qu’on a touché aux dispositions fondamentales”. Mais, “on a touché et on a dit tout simplement que, plus jamais un président ne sera plus de 2 fois président de la République dans sa vie”, a laissé entendre le politicien.
Et d’ajouter : «arrivé labà pour autre chose, on a mis ça».
Il soutient donc que le dernier mot revient aux députés de l’Assemblée nationale. Car, c’est à eux de décider de la révision ou non de la Constitution et de ce qu’il faut y mettre. «L’Assemblée nationale est souveraine. Ça veut dire qu’elle tient cette souveraineté du peuple qui la mandate, en ses lieux et places, de faire tout ce qui est possible pour que la République fonctionne correctement», a-t-il soutenu. Et ajoute que «le président de l’Assemblée nationale n’a pas un droit de véto comme le Sécrétaire général de l’ONU» et ne peut donc décider de ce qui doit être fait.