Après l’étape de Natitingou, Kouandé, Péhunco, le groupe des experts chargés de la relecture de la Politique Nationale de Décentralisation et de la Déconcentration (PONADEC), conduite par l’ancien ministre mauritanien de la décentralisation, Yahya KEBD, a poursuivi la visite de terrain pour la phase de diagnostic dans les communes de Nikki, N’Dali, Parakou et Dassa-Zoumè.
A chaque étape et dans chaque commune, le groupe d’experts a eu des échanges et interactions avec les maires ou leurs adjoints entourés des cadres et agents des maries, des services déconcentrés locaux, les représentants des Cellules de participation citoyenne… Des échanges, on retient essentiellement que pour les élus et leurs cadres et agents, la mise en œuvre de la PONADEC a permis de faire des progrès dans la délivrance des services publics locaux dans plusieurs secteurs. Au nombre des outils qui ont permis de faire des avancées, les acteurs locaux ont souligné le FADEC grâce auquel, plusieurs infrastructures sociocommunautaires ont été réalisés dans toutes les communes.
Mais, malgré ces progrès, les acteurs locaux ont relevé des goulots d’étranglement relatifs au transfert des ressources qui n’est toujours pas effectif, à la faiblesse de la décentralisation fiscale, le manque de ressources humaines qualifiées… Dans leur ensemble, les maires et leurs cadres et agents ont soulevé des problèmes liés à la création des agences dans le secteur de l’eau potable mais aussi à l’assistance-conseil notamment des Services Déconcentrés de l’Etat qui rechignent toujours à offrir efficacement leur appui technique. A l’étape de Dassa, le groupe des experts a eu le privilège de s’adresser aux membres de la Conférence Administrative Départementale (CAD) qui tenaient leur session. Face au préfet par intérim Firmin Kouton, le chef de mission a rappelé que la mission de relecture commanditée par le gouvernement vise essentiellement à mettre en phase la PONADEC avec les orientations nationales de développement et les réformes en cours mais aussi de faire en sorte que le préfet au niveau de la déconcentration, soit « une instance de pouvoir et non du pouvoir ». Sans langue de bois, tout en saluant l’avènement de cette relecture, le préfet a souligné les progrès notables dans les communes engendrés par cette politique voulue par l’Etat avant de partager ses regrets relatifs à la résistance des ministères sectoriels à transférer les ressources même au niveau de leurs Services Déconcentrés en donnant l’exemple de la délégation des crédits qui de plus en plus est centralisée. Une situation qui remet en cause la fonction de coordination que les textes reconnaissent au préfet mais aussi de représentant de chaque ministre pris individuellement au niveau départemental. A ce niveau, il a également relevé les questions liées à la protection civile ou l’entretien des pistes qui sont encore malheureusement gérées du niveau central. « La Conférence administrative Départementale qui constitue un conseil des ministres au niveau départemental à l’image du niveau central n’est pas encore une instance de pouvoir », a conclu le préfet par intérim du département des Collines, Firmin Kouton. Le groupe d’experts poursuit aujourd’hui, 18 juillet 2019 la visite de terrain dans les départements du Couffo et du Mono avec les étapes d’Aplahoué et de Lokossa.
Alain TOSSOUNON