À six mois de la présidentielle d’avril 2026, la tension monte entre le parti d’opposition Les Démocrates et le pouvoir en place. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 16 octobre 2025 à Cotonou, la formation dirigée par Thomas Boni Yayi a fustigé des « pressions politiques et judiciaires » visant, selon elle, à compromettre sa participation au scrutin.
Le climat politique béninois s’échauffe à l’approche de la présidentielle d’avril 2026. Le parti Les Démocrates (LD), principale formation d’opposition, accuse le gouvernement d’user de « manœuvres politiques » pour l’empêcher de concourir. Réunis en conférence de presse ce jeudi 16 octobre 2025 à leur siège à Cotonou, les responsables du parti ont dénoncé des pressions exercées sur leurs députés parrains et une instrumentalisation de la justice.
« Nous assistons à une tentative d’exclusion politique sans précédent », a déclaré Habibou Woroucoubou, porte-parole du parti, en lisant une déclaration officielle. Selon lui, le parti a pris toutes les dispositions pour sécuriser ses 28 parrainages, indispensables à la validation de son duo présidentiel. « Dès l’ouverture du retrait des fiches de parrainage à la CENA, le 2 septembre 2025, un retrait collectif a été organisé. Tous les députés, y compris le camarade Michel Sodjinou, ont retiré, signé et remis personnellement leurs fiches au parti », a-t-il précisé.
Un « complot politico-judiciaire » en marche ?
Malgré ces précautions, Les Démocrates disent avoir constaté un incident troublant le 13 octobre 2025. Le député Michel Sodjinou, présenté jusqu’ici comme un fidèle du parti, aurait fait signifier par huissier un acte au domicile de l’ancien président Boni Yayi. Le document, initialement daté de manière erronée, aurait été rectifié puis redéposé quelques heures plus tard.
Pour la direction du parti, cette procédure expéditive trahirait une coordination suspecte entre certains acteurs politiques et le tribunal de première instance de Cotonou. « Le sieur Sodjinou est devenu l’instrument du pouvoir pour tenter de freiner la marche du parti vers la présidentielle de 2026 », a martelé le communiqué.
Les Démocrates y voient une volonté délibérée de fragiliser leurs bases et de semer le doute autour de leurs parrainages.
Dans sa déclaration, le parti a réaffirmé son attachement aux valeurs issues de la Conférence nationale de 1990, notamment le pluralisme politique et la libre participation aux élections. « Aujourd’hui, nous sommes à des années-lumière de ce principe, remplacé par l’exclusion », ont déploré les responsables.
Le parti a également annoncé qu’il récusait la compétence du tribunal de première instance de Cotonou et maintenait la validité de ses 28 parrainages. Les Démocrates promettent de présenter leur duo de candidats à la présidentielle et appellent leurs militants « à la sérénité, à la cohésion et à la détermination pour une victoire éclatante en 2026 ».
