Après six ans de réformes, le programme de microfinance au Bénin, porté par le gouvernement de Patrice Talon, affiche des résultats probants. À travers une digitalisation innovante et des conditions assouplies, le Microcrédit Alafia transforme les réalités économiques des bénéficiaires, avec un impact significatif sur des femmes.
Lancé sous le pouvoir de l’ancien président Boni Yayi, le Microcrédit Alafia, initialement conçu pour soutenir les micro-entreprises, notamment féminines, a rapidement été confronté à des dysfonctionnements. Sur les 80 milliards de FCFA alloués au programme, une grande partie n’atteignait pas les bénéficiaires en raison de détournements et d’un système inefficace.
Dès son arrivée au pouvoir en 2016, le président Patrice Talon a entrepris un assainissement en profondeur du sous-secteur de la microfinance. En 2016, un audit révélait que seuls 8,1 milliards de FCFA étaient injectés chaque année, avec de nombreuses irrégularités.
Digitalisation
Pour remédier à ces irrégularités, le gouvernement a opté pour la digitalisation des transactions. Ce mécanisme innovant assure désormais que les fonds transitent directement des caisses du Fonds national de microfinance (FNM) vers les comptes mobile money des bénéficiaires, éliminant les intermédiaires et les pratiques frauduleuses.
Lors d’une séance de reddition de comptes le 28 novembre 2024, Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a salué les progrès réalisés : « À partir de 2018, les process ont été totalement revus avec un allègement des conditions d’accès et une augmentation des montants de crédits. »
Ainsi, le montant maximum des crédits est passé de 30 000 à 100 000 FCFA, tandis que le taux d’intérêt a été réduit de 5 % à 4 %. Les frais de dossier, auparavant fixés à 1 000 FCFA, ne sont plus que de 400 FCFA, facilitant davantage l’accès aux populations vulnérables.
Un impact sur les bénéficiaires
Ces réformes ont permis d’atteindre 650 000 bénéficiaires, dont 84 % de femmes, répartis dans les 77 communes du Bénin. En moyenne, 12 milliards de FCFA sont débloqués chaque année, accompagnés d’avantages tels que la formation en éducation financière et digitale, la création de comptes mobile money, et la délivrance de Cartes d’Identification Personnelle (CIP).
Les résultats incluent également une réduction notable des impayés grâce à un suivi renforcé et des statistiques fiables sur les décaissements.
Grâce à ces avancées, le Bénin s’impose désormais comme leader de l’inclusion financière dans l’espace UEMOA. Pour pérenniser ces succès, le gouvernement vise un million de bénéficiaires d’ici 2026. Cette ambition s’inscrit dans une volonté d’uniformiser l’accès au Microcrédit Alafia, en réduisant les disparités entre les communes.
