Ce ne sont pas des histoires pleines de contes de fées et sorties d’un univers paradisiaque que Myrtille Akofa Haho a inscrites sur les 112 pavés de Kidal mais des vécus quotidiens de semblables, des hommes et femmes de tous les jours. ”Une pilule en six prises” dira l’homme de culture, Marcel Padey à qui l’auteure a dédicacé son tout nouveau bébé en librairie.
La toute première de ces nouvelles se décline comme suit : Mohdou a trouvé les mots doux pour entraîner Fayi dans une aventure amoureuse qui lui fera finalement perdre sa tête. Comme quoi, il y a parfois, et très souvent d’ailleurs, des relations à distance qui finissent tragiquement lorsque le virtuel cherche à rencontrer le réel à ”Kidal”.

Chloroquine, la deuxième pilule de cet ouvrage, plante le décor d’un plan d’arnaque rondement mené par Ibrahim qui surfe sur le génie informatique de Awa pour faire avaler la couleuvre à des milliers d’internautes qui sont en quête du remède pour contrer cette pandémie qui nous a tous fait obligation du port du cache-nez il y a quelques mois seulement.
Un défunt, toujours amoureux de sa femme, vient hanter les nuits de celle-ci quand elle s’est mise à faire le trottoir pour subvenir aux besoins des enfants qu’il lui a laissés avant de se fondre dans les ténèbres de l’au-delà. Bella n’a pas trouvé mieux en s’exclamant ”mon mari fait sa star”.
L’ au-delà a beau être invisible mais on aurait besoin d’intelligence. ”Le présent à beau être un cadeau, il est violent et tout instant n’est pas à souhaiter”. Ainsi monologuait ”la taupe intelligente”.
Mort, nous revenons à la vie dans la peau d’un autre être vivant tout en gardant nos facultés d’Homme.
Ici, Marcel Padey pense que l’écrivaine invite dans un univers fictionnel qui pourrait se décliner en Bande Dessinée ou tout simplement en un film de dessins animés.

”Assanhoun conjugal”, c’est la cinquième nouvelle du recueil. On y comprend aisément que les quatre épouses de Sonangnon adorent conjuguer les pugilats à tous les temps afin de pourrir l’existence du lubrique polygame. Cerise sur le drame, une jalouse, dans sa folie de pyromane, finit par braiser sa propre progéniture à force de vouloir faire du mal à sa coépouse.
Comme le dernier des larrons, ”Fifagan prit les sous et s’enfui”. Avec ”la quête sainte”, l’auteure de Kidal ferme le rideau sur ce recueil de nouvelles qui se laisse lire d’un seul trait et dans un style simple.
La maison du Père Céleste est aussi bien truffée de voleurs que de menteurs. Et dire qu’un naïf leur donnerait le Bon Dieu sans confession. Ici, la confession est plutôt publique, devant les fidèles.
Rendez-vous dans les rayons des librairies de la place pour déguster ce chef d’œuvre de Myrtille Akofa Haho.