Cotonou, la capitale économique du Bénin, accueille du 17 au 18 septembre 2024 une réunion internationale réunissant plusieurs acteurs de la médecine venus échanger sur la problématique urgente de l’antibiorésistance.
Placées sous le thème « Riposte à l’antibiorésistance chez l’homme dans les pays à ressources limitées », une rencontre rassemble des experts nationaux et internationaux de la santé. Son objectif est de favoriser les échanges d’expériences et de stimuler la coopération internationale dans la lutte contre l’antibiorésistance. Ce phénomène, qui voit les bactéries devenir résistantes aux antibiotiques, représente un danger majeur pour la santé humaine, mais aussi animale et environnementale.
Lors de son discours d’ouverture, le Dr Alban Zohoun, directeur des explorations diagnostiques et représentant du directeur général de la médecine hospitalière et des explorations diagnostiques, a insisté sur l’importance de cette rencontre. « Nous sommes réunis pour discuter d’un problème majeur qu’est la résistance aux antimicrobiens. C’est un problème de santé, mais aussi de développement », a-t-il souligné.
La menace croissante de l’antibiorésistance
L’antibiorésistance, décrite par le professeur Dissou Affolabi, microbiologiste, se manifeste par l’inefficacité croissante des antibiotiques. Autrefois capables de traiter les infections bactériennes courantes, ces médicaments perdent leur efficacité à cause de l’adaptation des bactéries. « Nous entrons dans une ère post-antibiotique. Les antibiotiques existent, mais ils ne servent plus à rien face à certaines infections », a déploré le Pr Affolabi. Ce constat souligne l’urgence de trouver des solutions plus adaptées pour lutter contre ces infections.
Une riposte multisectorielle nécessaire
La lutte contre l’antibiorésistance ne se limite pas au domaine médical. Comme l’a précisé le Pr Affolabi, ce phénomène touche également l’agriculture et l’environnement. L’utilisation massive d’antibiotiques dans l’élevage contribue à la propagation de bactéries résistantes dans l’environnement, ce qui complique davantage la situation. Il est donc impératif de développer une approche multisectorielle pour contenir cette menace.

Des résultats attendus
Au terme de ces deux jours d’échanges, les participants espèrent avoir une meilleure compréhension des enjeux liés à la résistance aux antibiotiques et définir des stratégies concrètes pour lutter efficacement contre ce phénomène dans les pays à ressources limitées. Les discussions aboutiront à des recommandations destinées à renforcer les efforts de riposte tant au niveau national qu’international.