Les frontières entre le Bénin et le Niger sont scellées depuis quelques semaines. Une décision de censure prise par les chefs d’États et de gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA en réponse au coup d’État perpétré par des militaires au Niger. Des sanctions qui ne relèvent donc pas du ressort du gouvernement béninois selon Issa Salifou, député au parlement béninois et vice-président de la commission paix et sécurité de la CEDEAO. C’était lors d’une interview relayée par Reporter Bénin Monde le mercredi 09 août.
« À la réunion de la CEDEAO, […] c’est l’UEMOA qui a décidé que les frontières terrestres soient fermées », a déclaré le député Issa Salifou, vice-président de la commission paix et sécurité de la CEDEAO pour dédouaner le président Patrice Talon considéré comme responsable de cette mesure drastique contre le Niger. « Le blocage de près de 1000 camions qui ont des marchandises du Niger et qui vont au Niger ne vient pas de la décision du chef de l’État béninois. Mais de l’UEMOA. », a-t-il insisté.
Pour l’élu du parti Union progressiste le renouveau, le chef de l’État n’a fait qu’appliquer ce qui est décidé par la communauté. « Le pont juxtaposé là (entre le Bénin et le Niger, ndlr), c’est construit par l’UEMOA. Donc c’est l’UEMOA qui le gère et c’est eux qui ont pris cette décision. C’est pourquoi les autorités béninoises sont obligées de l’appliquer », a-t-il expliqué.
Même la volonté manifeste des gouvernants de rentrer en discussion avec l’UEMOA pour amortir ce statut quo, s’est heurtée à l’intransigeance de l’institution financière sous-régionale.
Selon le parlementaire, l’UEMOA est restée sur sa position “quand bien même, les chefs d’État pouvaient faire pression sur eux pour que les gens n’aillent pas jusqu’à ce niveau-là “. Car l’union a affiché son monopole sur les ponts frontaliers qu’elle a érigé.
Depuis la mise en exécution des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO, les activités de transport de marchandises et même portuaire entre le Bénin et le Niger ont cessé en raison du blocage des camions à Malanville, porte d’entrée et de sortie entre les deux pays.