C’est le plus grand scandale d’espionnage révélé depuis l’affaire Snowden. Un groupement international de journalistes en collaboration avec le consortium Forbidden stories et l’Ong Amnesty International vient de découvrir une vaste liste de personnes espionnées par le logiciel israélien Pegasus, produit par NSO Group.

Un dirigeant et deux chefs de gouvernement européens, des princes et princesses, des avocats, des généraux, des militants des droits de l’homme, des journalistes…, voilà la liste non exhaustive des personnes mises sur écoute par les dirigeants de leur pays ou des gouvernements étrangers grâce au logiciel espion Pegasus. C’est au total, une liste de plus de 50.000 personnes qui sont espionnées dans le monde dont des journalistes de Radio France internationale (Rfi) et France 24 mais également Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart espionné par le Maroc. Au total, 180 journalistes de 20 pays ont été espionnés de 2016 à 2021.
En tête des pays qui espionnent le plus de personnes avec ce logiciel, se trouve le Mexique avec 15.000 personnes identifiées. Sur le continent africain, le Rwanda, le Togo et le Maroc sont cités aux côtés de pays comme l’Inde, l’Azerbaïdjan, la Hongrie, l’Arabie-Saoudite… Et parlant de ce dernier pays, le groupe révèle que des proches du journaliste Jamal Khashoggi assassiné le 2 octobre 2018 dans les locaux du Consulat d’Arabie-Saoudite en Turquie étaient sur la liste, dont sa fiancée.
Le choc dans ses révélations est que le logiciel espion israélien infiltre même les messageries cryptées comme les mails, Wathsapp et autres. Il parvient à activer, à distance, la caméra et le micro de votre téléphone afin de savoir ce qui se passe dans votre environnement.
Le consortium de journalistes Forbidden stories, au coeur de l’enquête, fait savoir que des médias partenaires du Projet Pegasus tels que Le Monde, le Washigton Post, Radio France et The guardian révèleront ces affaires et exposeront la manière dont des dirigeants, des personnalités politiques, des défenseurs des droits humains et des journalistes ont été visés par ce logiciel.

Le logiciel Pegasus est un produit de la cyber start up israélienne NSO Group spécialisée dans le cyber espionnage. L’entreprise vend son logiciel espion Pegasus à des États qui s’en prennent à des journalistes, militants, avocats et défenseurs des droits humains. «Le Projet Pegasus montre à quel point le logiciel espion de NSO Group est une arme de choix pour les gouvernements répressifs qui cherchent à réduire au silence les journalistes, à s’en prendre aux militants et à écraser l’opposition, mettant ainsi d’innombrables vies en péril », confie Agnès Callamard, Secrétaire Générale d’Amnesty international, impliquée dans l’enquête.