Au Bénin, les fidèles de l’Église Sainte Joséphine Bakitha dans l’archidiocèse de Cotonou accueillent avec ferveur l’élection du nouveau Souverain pontife. Entre mémoire du Pape François et espérances nouvelles, leurs prières accompagnent Léon XIV dans sa mission universelle.
Il est 7 heures ce vendredi 9 mai 2025. Le soleil à peine levé, les cloches de l’église Sainte Joséphine Bakhita d’Abomey-Calavi sonnent pour l’eucharistie matinale. Mais en ce jour pas comme les autres, les visages rayonnent d’une joie particulière. Vingt-quatre heures après la fumée blanche émanant du toit de la chapelle Sixtine, les fidèles catholiques se sont rassemblés nombreux pour rendre grâce à Dieu pour l’élection du nouveau pape Léon XIV.
Durant la liturgie, une phrase vient marquer les esprits : « veille sur ton serviteur le Pape Léon XIV… » remplace pour la première fois le nom du défunt pape François dans la prière eucharistique. Un symbole fort, qui concrétise l’entrée dans une nouvelle ère pour l’Église universelle.
Entre mémoire et espérance
À la sortie de la messe, les commentaires vont bon train. « C’est une bonne nouvelle ! Nous avons un nouveau berger. Maintenant, il faut prier pour lui », confie une paroissienne, encore émue par les chants de fin de messe. Si la liesse est visible, les attentes le sont tout autant.
Nombreux sont les fidèles qui gardent encore en mémoire les gestes de proximité, l’humilité et l’engagement du pape François en faveur des pauvres et de la paix. Pour eux, Léon XIV, peu connu du grand public avant son élection lors du 76ᵉ conclave, devra continuer cet héritage tout en affirmant son propre magistère.
« Nous espérons un pasteur humble et ferme, capable d’un renouveau missionnaire », affirme un fidèle à genoux devant le Saint-Sacrement. Pour lui, la paix que le pape Léon XIV a souhaitée au monde lors de sa première allocution doit être plus qu’un vœu : « Ça doit être une direction pour toute l’Église. »
Un pasteur proche du peuple
Un autre paroissien, balai à la main après l’office, évoque avec franchise ses espoirs : « Un pape à l’écoute, exemplaire, capable de corriger les erreurs passées. Il faut aussi qu’il travaille à l’unité du clergé et protège le sacerdoce. » Une volonté largement partagée par les laïcs interrogés, tous soucieux de voir un chef spirituel engagé et sensible aux réalités de son temps.
Maman Nicole, quinquagénaire et fidèle régulière, insiste quant à elle sur la continuité du travail entamé par les papes précédents. « Il faut qu’il poursuive l’œuvre de ses prédécesseurs. François, Benoît XVI, Jean-Paul II… Ils ont fait beaucoup. Il doit porter haut l’Église et renforcer le dialogue interreligieux. »
Un pape pour un monde en crise
Dans un contexte mondial marqué par les conflits, les inégalités et les bouleversements climatiques, les attentes des fidèles béninois s’élargissent au-delà de l’Église. « Nous voulons un pape de justice, pour tous les exclus, y compris les transgenres et homosexuels », déclare un membre du groupe liturgique. Pour lui, Léon XIV doit incarner une Église ouverte, priante et fidèle à l’Évangile.
Le message inaugural du pape, prononcé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, semble avoir touché les cœurs. En appelant à « construire des ponts par le dialogue » et à « être un seul peuple en paix », le 267ᵉ souverain pontife a donné un cap que beaucoup ici espèrent voir se concrétiser.
En attendant ses premières décisions, les prières s’élèvent depuis la paroisse Sainte Joséphine Bakhita, comme partout dans le monde. Car si le pape est désormais connu, la mission qui l’attend, elle, s’annonce immense.