Suite à l’annonce du décès de Mgr Barthélémy Adoukonou, ancien secrétaire pontifical à la Culture et théologien de renom, des hommages affluent pour saluer sa mémoire et témoigner de son héritage intellectuel et spirituel. Lameteo a recueilli des témoignages de prêtres qui l’ont côtoyé et étudié. Ils livrent des anecdotes sur la vie et le ministère de cet homme d’Église et de sciences.
« Grand théologien, pédagogue et homme de foi », c’est en ces termes que la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) a qualifié Mgr Barthélémy Adoukonou rappelé à Dieu dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 octobre 2025 au Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga de Cotonou (CNHU-HKM). Pour ceux qui l’ont côtoyé, suivi, étudié ses enseignements et son parcours de près ou de loin, c’est un choc, une angoisse et une tristesse immense qui ont envahi les cœurs à l’annonce du décès du « patriarche ».
Mais comme dans la théologie de l’Église catholique romaine, la mort n’est que le début de la vie dans l’éternité, le père Anicet Gnanvi, Directeur de la communication de la Conférence épiscopale du Bénin croit que le peuple de Dieu vient de gagner un soutien de poids auprès du Créateur. « Nous perdons un père, un pasteur et un grand penseur mais nous gagnons un intercesseur auprès du Seigneur », a-t-il déclaré.

L’héritage de Mgr Adoukonou
Sur les plans religieux et scientifique, le défunt prélat est un féru de culture, un sociologue hors pair, un théologien de renom et un grand homme de sciences et de lettres. « J’ai toujours été frappé par la clarté de sa pensée et la chaleur de son accueil. Même dans la simplicité, il dégageait une douce autorité, celle de quelqu’un qui a longuement contemplé Dieu et réfléchi sur l’homme. Il avait le don d’encourager, de susciter la réflexion et d’éveiller le sens du beau et du vrai », témoigne le Directeur de la communication de la CEB, qui l’a souvent côtoyé lors des sessions plénières des évêques catholiques du Bénin auquel l’ecclésiastique prenait part depuis son retour au Bénin.
Une anecdote
Son grand amour pour la culture et la sociologie suscite des anecdotes dont l’une est restée gravée dans la mémoire du père Jean-Alexandre Tozé, prêtre du diocèse de Cotonou. « On raconte même que chez Mgr Barthélémy Adoukonou, il n’y a aucune place pour accueillir des visites. Non pas qu’il était fermé aux visites, mais quand vous rentrez dans sa chambre, elle est remplie de livres. Il respirait, transpirait, portait et annonçait la culture partout où il passait », a-t-il relaté.
Et d’ajouter : « Il a donné naissance à plusieurs pensées et beaucoup de disciples qui continuent aujourd’hui d’œuvrer sur ses pas. Que le Seigneur fructifie leurs œuvres pour la gloire de son nom. »
Un témoignage de vie
Avant de s’envoler pour le Vatican où il servit au sein de la Curie romaine, Mgr Barthélémy Adoukonou a été professeur et recteur de plusieurs séminaires du Bénin notamment Ste Jeanne d’Arc de Ouidah, devenu Grand séminaire St Gall, le propédeutique d’Akpro-Missérété et le philosophat St Paul de Djimè. « Il a contribué à façonner des générations de prêtres, de religieux et de laïcs. C’est un homme dense et immense. », dira le Père Gnanvi.

Parmi ces promotions de prêtres que cet évêque a édifiées, figure l’abbé Jean-Alexandre Tozé. À ce clerc et ses pairs, Mgr Adoukonou a laissé une empreinte indélébile dont le souvenir résiste encore aux assauts du temps. « Il y a quelques années, par la grâce de Dieu, il m’a fait le rite d’admission et la prise de soutane. Donc la soutane que je porte en tant que prêtre, c’est lui qui l’a bénie, et par sa bénédiction et sa prière, j’ai pu la porter. Il nous a prodigué tant de conseils dont je me souviens encore comme si c’était hier. », a lâché le Père Tozé.
Et comme des étoiles qui s’alignent dans la constellation et des serviteurs appelés à se succéder dans la vigne divine, Jean-Alexandre Tozé suit désormais les pas de son père dans la foi et dans le ministère sacré. Après avoir officié sur l’une des paroisses du diocèse de Cotonou, et effectué un court séjour à Mont-Saint-Aignan, dans le diocèse de Rouen en Normandie française, il vient de rejoindre le séminaire Notre-Dame de Fatima à Parakou, en qualité de professeur, à la faveur des nominations dans l’archidiocèse de Cotonou, au titre de l’année pastorale 2025-2026. Quant à Anicet Gnanvi, ses premières années de prêtre ont également été consacrées à la formation des futurs pasteurs de l’Église.

