Corona, quarantaine, emmurement : la maladie, véritable ennemi de l’homme !
Dans l’univers spirituel africain ou le mal semble être plus mystique que physique, envoûteurs et victimes rivalisent en stratégies de nuisance, de contre attaque et d’autodéfense. Ce faisant, le mal plus que le malfaiteur est plus redouté par tous les esprits incessamment en quête de rempart spirituel en guise de bouclier anti nuisance. Cet état de chose a érigé en aphorisme la célèbre formule selon laquelle «La maladie est le véritable ennemi de l’homme ». Autrement dit, tant que le mal ou la maladie ne vous pas encore atteint ou frappé d’incapacité, les assauts de l’ennemi physique sont nuls et de nul effet.
Cet aphorisme bien africain et plus typiquement béninois semble aujourd’hui prendre toute sa dimension à l’échelle de la planète en proie au Covid 19. Apparu comme par mystère dans la ville chinoise de Wuhan, le corona virus qui en est déjà à plus de 5.000 victimes dans le monde, paralyse toute l’humanité. Grands maîtres économico-financiers comme petits pays très endettés de la planète, tous sont au bord de l’asphyxie. L’homme, être social par essence se voit aujourd’hui contraint de sacrifier sa sociabilité sur l’autel de l’emmurement individuel ou collectif. Jusqu’à récemment encore, il ne serait jamais venu à l’idée de personne que les humains malgré toutes leurs divergences socio-économiques et politiques, en arriveraient à ne plus se donner la main ou des accolades. Pourtant, nous y sommes et même les lieux de culte, dernier retranchement de l’homme désespéré, nous interdisent de nous donner la paix, au péril de nos vies!
Notre foi ainsi éprouvée, nous nous recroquevillons sur nous-mêmes, craignant que l’autre hier très proche et toujours à notre chevet quand sur nous, s’abat le désespoir, ne nous apporte le mal. Mieux, chez nous-mêmes, fraternité, affection, convivialité perdent du terrain au profit de la méfiance, de la réserve et du confinement. Puis l’inimaginable devient la norme de survie : les Usa interdits aux éternels alliés européens, la Russie fermée aux amis Chinois, l’Italie en quarantaine, écoles et églises fermées en Italie, en France en Israël et partout ailleurs, des touristes persona non grata, et tout en matière de restriction y passe.
Hélas! L’homme est donc devenu, l’instant d’une maladie sans visage, un zombie qui hante ses pairs. La paralysie du système économique mondial par le Covid 19 confirme sans ambages que oui, l’ennemi véritable de l’homme reste la maladie. Le seul mal capable d’anéantir nos espoirs, de réduire notre humanité à des poussins terrifiés par l’ombre de l’aigle qui plane haut dans le ciel, de saper nos amitiés séculaires et de nous pousser à la quarantaine et à l’emmurement comme du gibier traqué par des chiens de chasse.
Maintenant que nous en sommes là, nous devons peut-être redonner une fois encore raison à Blaise Pascal. Lui donner la preuve par notre riposte à la maladie ennemie que l’homme est effectivement un roseau, sûrement le plus faible de la nature mais qui se plie sans jamais rompre.