Au Bénin, où plusieurs croyances religieuses cohabitent, les rituels funéraires varient grandement d’un dogme à l’autre. Chez les Eckistes, qu’il s’agisse de crémation, d’inhumation ou d’embaumement, les pratiques funéraires sont laissées au libre choix des individus, car elles n’ont aucune influence sur la vie posthume. C’est ce qu’explique un fidèle du mouvement religieux Eckankar dans un entretien accordé à Lameteo.
Pour les membres du mouvement Eckankar, la priorité n’est pas de préserver la dépouille mortelle des flammes des crématoriums. Selon leur croyance, seule l’âme, et non le corps, mérite l’attention lors du passage de l’humain de la vie à l’au-delà. Les rites funéraires sont donc considérés comme un choix personnel sans incidence sur l’expérience posthume.
LIRE AUSSI : Incinération au Bénin, une pratique funéraire qui divise : “ Prendre mon corps entier et le calciner ? ” (1/6)
Dans un entretien accordé à Lameteo, un Eckiste, qui a souhaité garder l’anonymat en raison de sa profession, a expliqué que, lorsqu’un fidèle décède, seule son âme requiert l’attention. Le corps est perçu comme un simple détail. « Eckankar enseigne que nous sommes des Âmes. Ainsi, le corps n’a aucune importance. C’est l’expérience de l’âme après la mort qui compte, et non celle du corps. Le corps n’intéresse donc pas l’Eckiste », a-t-il précisé.
Fondé en 1965 aux États-Unis par Paul Twitchell, le mouvement Eckankar ne dispose pas d’une doctrine officielle concernant la crémation. Contrairement à certaines religions qui privilégient l’inhumation, Eckankar ne semble pas interdire la crémation. Cette pratique n’est pas considérée comme contraire aux enseignements spirituels centrés sur le voyage de l’âme et peut même être en accord avec certaines valeurs spirituelles prônées par cette religion.
Pour les Eckistes, la crémation est en harmonie avec les enseignements sur le retour de l’homme à la nature. Réduits en cendres, les restes d’un Eckiste décédé peuvent bénéficier d’une grande liberté, contrairement à l’inhumation où la dépouille est enfouie sous un amas de terre.
Réincarnation et voyage de l’âme
La réincarnation et le cycle de la vie, ainsi que le grand voyage de l’âme, sont des doctrines centrales dans le culte Eckankar. « La mort est appelée la translation en Eckankar. C’est le passage de l’âme de ce bas monde vers le monde intérieur. Après la translation, l’âme accède au monde intérieur où elle se consacre à d’autres expériences, notamment servir le Sugmad (Dieu) », a expliqué notre source.
Bien qu’Eckankar n’ait pas de position tranchée sur la crémation, sa philosophie, axée sur la réincarnation et le retour à la nature, pourrait être compatible avec cette pratique, sans toutefois la promouvoir explicitement. Le choix entre inhumation et crémation semble ainsi être laissé à l’appréciation de chacun.
Dans notre prochain numéro, nous aborderons la position de l’Église catholique romaine sur la pratique de la crémation.