L’ambassade américaine à Kampala a refusé de fournir un visa pour les États-Unis à la députée Sarah Achieng Opendi suite au vote en 2023 d’une loi anti-homosexualité en Ouganda.
Sarah Achieng Opendi, une députée au parlement ougandais avait sollicité un visa auprès de l’ambassade américaine pour participer à une réunion de l’ONU cette semaine aux États-Unis. Officiellement, la représentation diplomatique américaine a refusé de délivrer le papier pour des « raisons administratives ».
Cette réponse de l’ambassade est perçue par certains comme un règlement de compte de Washington qui veut faire payer au parlementaire son appel à « castrer » les homosexuels. Des propos jugés homophobes, qu’elle a prononcés devant la représentation nationale lors du vote d’une loi anti-homosexualité en 2023.
Controverse et répercussions de la loi anti-homosexualité
Nicolas Opiyo, avocat des droits de l’homme, joint par RFI s’est même réjoui de cette mesure prise par l’ambassade américaine à l’encontre de la députée Opendi. L’avocat juge la loi anti-homosexualité très acerbe et les propos de Opendi encore plus aggravants en raison de son appel à la castration des homosexuels.
Un acte qui n’est pas sans conséquence selon Me Opiyo. « On peut ne pas aimer quelqu’un, mais appeler les gens à le castrer, pour qu’il soit un objet de haine et inciter le public à s’en prendre à lui, cela a des conséquences réelles. J’espère que d’autres députés en Ouganda, et particulièrement dans les pays africains où ce type de lois progresse, comprendront qu’il y aura des conséquences », a-t-il déclaré.
Après l’approbation de la législation interdisant toutes pratiques homosexuelles sur le territoire ougandais, le Fonds monétaire international avait attiré l’attention de Kampala sur les potentiels répercussions économiques que pourrait avoir cette loi notamment sur le tourisme et l’accès aux marchés financiers, rapporte le média français.