Un ambitieux projet de transport multimodal soutenu par la Banque mondiale va révolutionner les déplacements à Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Ouidah et Sèmè-Podji.
La Banque mondiale a approuvé, le 20 mai 2025, un financement de 200 millions de dollars, soit 120 milliards de francs CFA à travers l’Association internationale de développement (IDA) pour soutenir un projet majeur de transformation de la mobilité urbaine au Bénin. Ce financement vise la mise en place d’un réseau de transport public par bus et par bateau dans le Grand Nokoué, couvrant cinq grandes communes : Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Ouidah et Sèmè-Podji.
Baptisé Projet de mobilité urbaine durable du Grand Nokoué, ce programme inédit entend doter la région d’un système de transport multimodal, sécurisé, inclusif et résilient face au changement climatique. À terme, ce réseau devrait desservir 360 000 passagers par jour. Une première phase permettra déjà à 270 000 usagers de bénéficier de solutions de déplacement fiables et moins polluantes.
Dans le sillage des engagements du Bénin pour la décarbonation, le projet intègre la promotion des véhicules à faibles émissions. Il prévoit notamment l’introduction de bus et de bateaux électriques ainsi que le soutien à l’utilisation de motos électriques. En parallèle, un programme de renouvellement de la flotte de deux-roues sera lancé, avec pour ambition de bâtir un véritable écosystème industriel local de l’e-mobilité.
« La forte urbanisation des villes du Grand Nokoué pose de réels défis de mobilité urbaine. Ce projet viendra libérer le potentiel économique de la région, améliorer la productivité, renforcer l’inclusion sociale et soutenir la transition environnementale », a déclaré Nestor Coffi, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin, dans un communiqué parvenu à notre réaction.
Des retombées attendues
Ce projet phare entend aussi structurer le secteur informel du transport, notamment les conducteurs de zémidjan et de Tokpa-Tokpa. À la clé : une amélioration de la qualité d’emploi et un meilleur accès à la protection sociale pour quelque 65 000 acteurs du secteur.
En matière d’emplois, les retombées s’annoncent considérables : 17 000 créations nettes sont attendues autour du renouvellement de la flotte et de l’e-mobilité, 800 postes formels dans les futurs services de transport public, et 1 000 emplois supplémentaires pendant la phase de construction des infrastructures.
Ce projet s’aligne sur le plan de mobilité urbaine du Grand Nokoué adopté en décembre 2020 par le gouvernement béninois. Ce plan stratégique préconise une transition vers des transports publics multimodaux et durables, en rupture avec la prédominance actuelle de l’infrastructure routière.