À quelques jours de la rentrée scolaire, les différents acteurs du système éducatif sont à pied d’œuvre pour une reprise sans anicroches. Pourtant, les cœurs semblent ne pas encore être à l’œuvre chez certains parmi eux. Et pour cause, la pandémie de la Covid-19 qui hante toujours les esprits. Si certains gardent leur sérénité, d’autres restent moins confiants quant aux mesures prises pour éviter la progression de la pandémie dans nos écoles.
Au cours de l’année scolaire écoulée, la pandémie du coronavirus a bousculé les habitudes et impacté l’évolution des activités pédagogiques dans nos écoles, collèges et lycées. Les mesures barrières érigées de par le monde pour éviter la propagation du mal ont sûrement contribué à en réduire l’impact dans le cadre scolaire. Seulement, la courte période de vacances a induit une sorte de relâchement dans le respect de ces mesures. «Je ne sens aucune mesure particulière dans ce sens. Tout porte à croire que la Covid-19 n’est plus d’actualité», confie un responsable de l’Éni Kandi désabusé par le non-respect flagrant de ces mesures au sein même de l’administration où il intervient. Ce qui prouve à suffisance que le coronavirus n’est plus vraiment une hantise sinon une véritable préoccupation des responsables à divers niveaux. «Même dans les hôpitaux aujourd’hui, l’infirmier travaille sans cache-nez », constate un enseignant ayant récemment été aux soins. C’est dire si, la seconde vague de la pandémie qui a déjà poussé certains pays à retourner au confinement ou refermer les classes quelques semaines après la rentrée, ne semble guère inquiéter nombre de Béninois. Même dans la circulation publique, le port du cache-nez et la mesure de distanciation sociale sont de plus en plus royalement bafouées.
Les écoles plus en règles?
Si le constat général est au relâchement vis-à-vis des mesures barrières, les établissements scolaires s’appliquent à respecter le strict minimum dans ce sens. Ce qui fait dire à un enseignant sous anonymat, que «pour le moment, rien de visible ni au Ceg Sainte Rita ni au Collège Catholique saint Michel, en dehors des dispositifs de lavage des mains qui sont là ». Mais à la question de savoir si les mesures de distanciation sociale et autres seront toujours en vigueur, Pamphile Todé, Directeur du Ceg Sèdjè-Houègoudo rassure : «Comme mesure, nous avons installé les systèmes de lavage des mains; le gouvernement avait doté chaque élève, professeur et vendeuse de deux cache-nez dont le port est obligatoire avant d’entrer dans le collège, pas de visites intempestives des parents ». On comprend donc que les mesures sont toujours en vigueur et qu’il revient aux responsables des établissements scolaires de veiller au respect strict de celles-ci dès le premier jour des classes. Pour les parents d’élèves, la panique est certes tombée mais il faut redoubler de vigilance. Certains parmi eux stigmatisent cependant une certaine catégorie d’école. «Moi, je crois que c’est dans les écoles privées qu’il faut le plus avoir peur du mal car ce sont ces parents-là qui voyagent beaucoup à l’étranger », confie l’un d’entre eux rencontré dans un Ceg de la place. Cette remarque ignore pourtant l’évidence que le mal est au Bénin depuis des lustres et ne saurait désormais être imputé à quelque couche sociale que ce soit. Tout compte fait, chaque acteur doit redoubler de vigilance pour éviter que la rentrée scolaire induise une progression subite de la pandémie. Pour rappel, le Bénin compte à la date du 19 septembre 2020, 2294 cas confirmés, 1954 guéris pour 40 décès.