Le président Patrice Talon a exprimé son désir d’une “trêve de la chamaille politique”, un appel à la paix en contraste avec son discours précédent sur l’état de la Nation.
Le président béninois Patrice Talon a lancé, le 30 décembre 2024, un message surprenant de “trêve de la chamaille politique”, tout juste dix jours après un discours au Parlement où il affirmait fermement qu’« aucun compromis politique préjudiciable à notre développement ne sera concédé pour plaire à qui que ce soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique ». Ce vœu de paix, adressé à la nation à la veille de la Saint-Sylvestre, a marqué un tournant dans la communication du chef de l’État, qui semblait ainsi ouvrir la voie à un dialogue apaisé avec l’opposition à l’approche des élections générales prévues en 2026.
Ce changement de ton intervient après un discours particulièrement incisif prononcé le 20 décembre, dans lequel Patrice Talon avait réaffirmé son refus de toute concession politique susceptible de nuire au développement du pays. Ces propos avaient notamment provoqué une vive réaction de l’opposition, accusant le président de vouloir verrouiller toute possibilité de consensus national. Le premier vice-président du parti Les Démocrates, Éric Houndété, avait alors qualifié ces déclarations de « dérangeantes », qui mettraient en péril les chances de cohésion nationale en vue des élections à venir.
Toutefois, les vœux présidentiels de fin d’année ont mis l’accent sur les termes de “paix” et “concorde”, apaisant quelque peu les tensions politiques. Le président Talon a notamment exprimé son désir de voir les Béninois se rassembler autour des valeurs de cohésion nationale, un message perçu comme une tentative de rassurer une opposition inquiète de l’avenir politique du pays. L’ouverture aux échanges et à la réconciliation semble être un pari risqué, mais nécessaire, à l’heure où le Bénin se prépare pour des élections générales de 2026.
