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Bénin – Concours «Les stars du BAC 2020» : “Encore si jeune et si sûr de ce quelle veut”

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«Le choix de série : c’est la deuxième page d’une bachelière têtue. Entre elle et son papa, quelqu’un veut faire passer et “imposer” son choix. “Je l’ai encadré moi-même depuis le cours primaire”. “Elle était très bon et parmi les meilleurs jusqu’en classe de quatrième où ma fille a commencé par reculer”. “Ma fille ne connait qu’une seule chose : le livre au détriment des disciplines scientifiques”. “Ma volonté pour elle, c’est la série D…” Extrait de la quatrième production du concours. A découvrir ici.

Les trois pages d’une bachelière… têtue !

Repêchée sur l’un des concours littéraires où elle s’est faite remarquer par son charisme de “fille têtue” en 2018, je n’ai pas pu m’empêcher de suivre son parcours depuis ce jour. Un parcours spécial, atypique, rassurant et imposant qui ne peut laisser indifférent personne. En effet, notre bachelière, la têtue, a opté pour une option qu’elle a su accoucher, élever, entretenir et finalement labelliser. Le “Label Délagni” comme l’indique son local identitaire. À ses débuts, personne n’y croyait. Des supputations allaient bon train, même son papa avait du mal à la croire. Comment peut-on croire une fille aussi têtue sur toute la ligne de son parcours ? Sur chacune des pages de son parcours, elle n’écoute et ne fait que sa volonté à soixante-dix pour cent (70%). Seul, le résultat vous oblige à la croire.

Sa première page s’ouvre sur des concours. Le premier qui a retenu mon attention est ce concours qui lui ouvre les portes de voyage sur la France. Alors qu’elle n’avait même pas dix-sept ans (l’âge d’établissement d’une carte d’identité ou d’un passeport) et encore en classe de seconde, elle a réussi avec brio à ce concours avant d’informer son papa. Seule sa maman, sa complice des circonstances, était informée. Vint le moment où elle doit faire face à certaines dépenses et recevoir l’autorisation parentale avant de prendre le vol pour le pays d’Emmanuel Macron. Pourquoi n’as-tu pas pris le soin d’avertir ton papa avant de t’inscrire ? Je l’interroge. <> m’a-t-elle répondu au cours d’une discussion où elle m’invitait à aller plaider pour sa présence sur la grande finale du concours qui m’a donné la chance de la rencontrer. Elle a réussi à me convaincre et j’ai réussi à lui décrocher l’autorisation de son papa pour la grande finale du concours. Et depuis ce temps, sa gibecière de concours littéraires est garnie de gros gibiers. Quatre participations au concours avec quatre grands succès en quatre années consécutives. Elle est la référence de son collège sur tous les concours de littérature. La littérature, c’est ce qui l’oppose à son papa. Pour un entrepreneur agricole très actif, du matin au soir, sur les champs de culture, c’est avec passion que j’ai compris l’ambition du père à sa fille quand je devrais, avec mon assistant de tous les chantiers, intervenir une fois encore pour faire entendre la raison de la “fille têtue” à son père.

Le choix de série : c’est la deuxième page d’une bachelière têtue. Entre elle et son papa, quelqu’un veut faire passer et “imposer” son choix. <>. <>. <>. <>. Voilà quelques mélodies tantôt calme, tantôt sonore, tantôt violente mais bien dansante d’un père attaché à la réussite de sa fille. Mais pour la bachelière têtue, c’est le contraire. Le rythme musical de papa ne fait pas bien danser. Elle adore les livres. Elle aime prendre la parole. Et se sent à l’aise devant le public. <> n’a-t-elle jamais cessé de chanter, elle aussi, avec une sérénité gagnante. En classe de première, voilà notre lauréate engouffrée dans les méandres de l’échec qu’elle met sur le dos de la série D que son père lui a imposée. <> a-t-elle laissé entendre et je dois intervenir. Notre médiation n’a pas été facile mais papa a fini par céder sur condition. En échange de la série A, le “Label Délagni” a le devoir de ne point connaître l’échec.

Au moment de relever le défi, elle s’est confortée à un autre défi. Passer deux années scolaires, deux vacances, plusieurs jours et nuits en l’absence de son papa qu’elle aime profondément. Va-t-elle réussir sans la présence de son père ? La maman seule pourra résister aux caprices de la “fille têtue” ? Je me posais plusieurs questions et tous les jours presque. J’avais peur pour elle. Peur, surtout quand dans ses délires sur sa page Facebook elle exprime quelques fois la tristesse. J’avais peur, oui pas parce qu’elle ne pourra pas relever le défi. Bien au contraire, elle a la capacité intellectuelle et l’intelligence pour y faire face. Mais je ne croyais pas un seul instant qu’elle a aussi une capacité psychologique aussi forte et sécurisée.

Soixante-douze heures avant la composition, dans une soirée de vingt heures, j’ai rendu visite à la candidate de tous les défis.
Je voulais juste m’assurer qu’elle est prête moralement pour affronter les épreuves écrites. Un instant d’échange d’expérience où j’ai partagé avec elle mon expérience. Elle était toute souriante et très amusante. Elle n’a même pas l’ère de quelqu’un qui a besoin de quelque chose même s’il lui manquait la chaleur paternelle. C’est juste ce que je voulais lui transmettre et je crois l’avoir fait et très satisfait d’elle une fois à la maison.
Décroché le baccalauréat sans vivre la joie d’un défi bien relevé avec son challenger de défi, son papa. Voilà la troisième page d’une bachelière têtue.

Dans mon désormais rôle de père, au soir des consultations des résultats en ligne et comme d’habitude, j’engage une discussion avec ma fille sur Messenger, notre lieu d’échange.

  • Allô, je suis à l’écoute hein. Dis-moi tout !
  • Allô ! Papa. Je vais bien et tout est positif.
  • Tu as consulté ton résultat ?
  • Oui positif. Je l’ai.
  • Bon, ça passe. Merci ! Et du courage pour la suite.
  • Merci à vous pour le soutient. Félicitions également.
    Et l’histoire retiendra que le “Label Délagni” fait son petit bonhomme de chemin. Elle a relevé le défi en décrochant le baccalauréat avec un succès coloré de déception (mention passable). <> m’a laissé lire la bachelière… têtue !
Hazizath Issakou

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