Au Bénin, l’opposition fait entendre sa voix sur les récentes mesures prises par le gouvernement en faveur des aspirants au métier d’enseignement (AME).
Invité sur le plateau de la télévision Canal 3 Bénin ce dimanche 24 mars, le député du parti d’opposition Les Démocrates (LD), Kamel Ouassagari, a exprimé son mécontentement face aux mesures annoncées lors du Conseil des ministres du lundi 18 mars 2024 qui visent à améliorer les conditions de vie et de travail des AME. Selon lui, le gouvernement aurait réagi sous la pression de l’opposition en adoptant des mesures qu’il qualifie de superficielles.
« Nous avons tellement acculé le gouvernement qu’il a fait un peu du saupoudrage. Le problème, le plus capital des AME, c’est leur reversement au moins en agent contractuel de l’État. C’est pour cela que nous ne pouvons pas dire qu’on est satisfait tant que le reversement des AME n’est pas effectif », a déclaré le député.
Selon ses dires, plus de 30 000 AME attendent toujours cette mesure, initialement prévue après trois ans de service mais reportée à plusieurs reprises. Il critique le manque de transparence quant aux critères de sélection pour le reversement et dénonce le temps perdu par les enseignants dans cette attente.
« Lorsqu’on recrutait les AME, il y a maintenant bientôt 6 ans, on disait qu’après 3 ans, qu’ils seront, ceux qui ont fait 3 ans seront reversés. Je crois que le gouvernement a mieux, ils estiment qu’ils planifient tout, ils ont attendu 5 ans d’abord de 2016 à 2021 sans pratiquement rien faire parce qu’ils ont pris le temps de réfléchir avant de mettre en œuvre leur programmation. Et ils ont dit après trois ans qu’ils vont reverser, les gens ont fait 5 ans et c’est en ce moment qu’on dit qu’on va reverser 1500 sans définir les critères », a-t-il expliqué.
Les mesures prises
Lors du Conseil des ministres du lundi 18 mars 2024, l’une des mesures phares est la réintégration des AME radiés pour fait de grève, suivie du passage de 11 mois à 12 mois de rémunération, l’assurance maladie similaire à celle des fonctionnaires de l’État, le droit aux congés de maternité pour les AME de sexe féminin, la perception de 20 000 FCFA par mois pour service d’intérêt national à partir de mars, et enfin la gratuité de scolarité pour les enfants des AME.