A ceux qui le soupçonnent d’être trop proche du pouvoir Talon en tant que responsable de confédération syndicale, Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-BENIN) répond et compare son leadership à celui du roi Toffa à qui il veut ressembler. C’était à l’occasion de son passage sur le Café Média Plus, vendredi 4 mars 2022.
Le syndicaliste Anselme Amoussou assume être différent de son prédécesseur, feu Dieudonné Lokossou, à la tête du syndicat et de ses pairs dans la manière de revendiquer. « Je ne peux pas empêcher les gens de faire une comparaison. M. Lokossou avait son tempérament, son éducation, ses prérequis. Moi j’ai mon éducation, mes valeurs et c’est avec ça que j’exerce mon mandat. Ceux qui s’attendent à ce que je réagisse comme les autres seront forcément déçus », a-t-il d’abord expliqué.
Selon lui, dans le passé historique du Bénin, il y a deux types de leadership : l’un incarné par le roi Behanzin d’Abomey et l’autre, par celui de Porto-Novo, Toffa: « On a le leadership incarné par Behanzin qui est un héros connu par tous mais qui n’a pas fait du bien à son peuple à l’époque. On a tué les Amazones, on a détruit le royaume (…) Et je le compare au leadership développé par le roi Toffa qui a eu l’intelligence de comprendre que les gens qui sont prêts de moi sont trop forts. Je négocie, je ruse et j’obtiens des choses pour ma ville, pour ma communauté». Autrement dit, il a préféré laisser le leadership du roi Behanzin marqué par l’usage de la force et de la violence pour revendiquer et choisir celui du roi Toffa qui requiert la négociation et la ruse. « Moi, ce que je cherche, ce sont les résultats», a-t-il soutenu avant de s’interroger : « vous rencontrez un ministre ( les rencontres de négociation gouvernement-syndicats, Ndlr) et vous l’insultez. Il se fâche et s’en va… Qu’avez vous obtenu? ». « Je suis de nature à m’agenouiller pour un chef si cela me permet d’obtenir ce que le militant attend de moi. Je suis de nature à demander pardon à une autorité si cela me permet de sauver l’emploi d’un militant qui a confiance en moi, c’est ma nature à moi», a-t-il revendiqué. Et d’ajouter : « Je n’ai aucun état d’âme aujourd’hui moi Anselme qu’on dise que je suis ami de Abdoulaye Bio Tchané, ami de Talon, ami de ceci, ami de cela. Je ne suis pas encore là. Je le souhaite vivement.»
En revenant sur son parcours syndical en tant que porte-parole du Front pendant lequel il ”n’a jamais insulté ou levé la voix sur une autorité”, il a montré tout le mérite de son choix qui d’ailleurs lui a toujours fait obtenir ”des résultats agréables”.