Il aura fait le buzz avec sa chronique! Lui, c’est le frère, disons notre frère Hounvi. Ce compatriote au visage aussi masqué dans l’anonymat de la toile comme l’artiste Tôgbè Yéton nous a tenu en haleine, des mois durant. Sa trouvaille, ses fameux éditos qui, les mardi et vendredi de la semaine, peignaient au vitriol les hauts faits de la rupture. Ses appels à la résistance sans cesse renouvelés ont fait croire à nombre de compatriotes que la bastille de la rupture allait finir par être prise. À l’écouter, tellement de Béninois crurent que des USA à Cotonou et Lagos passant par Paris, la résistance travaillait d’arrache-pied pour faire tomber le mur de “la dictature”.
Mais, compatriotes mes frères, la résistance a fait flop et avant elle, notre hargneux Hounvi. Hélas, l’ardeur de sa plume résistante a baissé au fil des semaines. Désormais, seul un édito hebdomadaire nous parvient de notre frère Hounvi, avec une voix bien affadie d’un Hounvi méconnaissable. Est-ce déjà la fatigue de l’exercice annoncée par des internautes avertis?
Tout compte fait, Hounvi a peut-être compris qu’il est le dindon de la farce de résistance. Les revirements spectaculaires enregistrés dans le rang des supposés résistants ont de quoi émousser bien d’ardeur et d’engagement à leurs côtés. Quand on est Hounvi et qu’on voit l’aile Hounkpè des Fcbe fagociter aussi facilement l’aile dite des résistants, il y a de quoi déchanter. Mieux, quand ce cher Houkpè, conforté dans sa position de sauveur des cauris sur la scène politique, vient clamer haut et fort que «les Fcbe ne sont plus de la résistance », il vaut mieux fermer la baraque de la résistance et cesser de se tendre les nerfs pour des politiciens doués en coups fourrés. Maintenant que tout est clair que depuis les tréfonds de la résistance, chacun savait ce à quoi il résistait individuellement, Hounvi devrait être en train de se morfondre d’avoir été le dindon d’une farce qui était jouée d’avance, le porte-voix d’un bal masqué où personne ne laissait voir son vrai visage.
Si de bonne foi, notre compatriote Hounvi a su résister à tort ou à raison par ses éditos, c’est selon, aujourd’hui il doit comprendre que le combat aux côtés des politiciens est comme une crise d’épilepsie. Vous ne savez jamais quand ni où elle peut vous envoyer au sol. En attendant donc que les derniers résistants se rallient à Pierre ou à Paul, Hounvi saura sûrement que la montagne de son engagement a accouché d’une souris. Il est maintenant à craindre, ce qui n’est pas inédit au Bénin, qu’il se rallie lui-même à la rupture afin de nous en peindre, par édito, les merveilles cachées que son voile de résistant l’empêchait de voir. Au moins, il ne sera pas le premier! Avant lui, les Loth Houénou et autres auront montré le chemin.
