Le procès de Steve Amoussou, que le ministère public soupçonne d’être le chroniqueur connu sous le pseudonyme de Frère Hounvi, s’est poursuivi le lundi 7 avril 2025 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Son avocat, Me Magloire Yansunnu, alerte sur une procédure entachée d’irrégularités, fondée selon lui sur des convictions personnelles plutôt que sur des preuves matérielles, ce qui soulève de vives inquiétudes quant à l’équité du jugement à venir.
Le sort de Steve Amoussou, soupçonné d’être le mystérieux Frère Hounvi, est toujours entre les mains de la CRIET. Lors de l’audience du lundi 7 avril 2025, l’avocat de la défense, Me Magloire Yansunnu, n’a pas caché ses préoccupations concernant le déroulement de l’instruction menée par le ministère public.
Face aux juges, Me Yansunnu a dénoncé une instruction biaisée, construite non pas sur des faits ou des éléments matériels, mais sur de simples convictions personnelles. « Le procureur spécial affirme avoir la conviction que Steve Amoussou est Frère Hounvi. Il n’a aucun élément, mais il parle de conviction », a-t-il martelé au micro de Bip radio.
Pour l’avocat, une telle posture relève d’une confusion inquiétante des rôles. « Ce sont les juges qui, à l’issue des débats, peuvent se fonder sur leur intime conviction pour trancher. Le ministère public, lui, doit instruire à charge et à décharge, sur la base de preuves concrètes », a-t-il expliqué.
Or, selon lui, aucun élément matériel n’a été produit pour établir un lien entre Steve Amoussou et les chroniques souvent critiques signées par Frère Hounvi. Pire, Me Yansunnu affirme que l’affaire est entachée de nombreuses irrégularités, faisant craindre une issue défavorable à son client. « Il y a tellement d’irrégularités, et il y a de fortes chances qu’il soit condamné », a-t-il estimé.
Lors de cette audience, Steve Amoussou a nié en bloc être l’auteur des publications en ligne attribuées à Frère Hounvi, malgré les extraits de chroniques que la Cour lui a opposés.
À l’issue des débats, la CRIET a renvoyé l’affaire au lundi 14 avril 2025 pour les réquisitions du ministère public et les plaidoiries de la défense.