L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International a présenté son rapport annuel 2022-2023 sur la situation des droits humains au Bénin et dans le monde. C’est au cours d’une conférence de presse organisée ce mardi 28 mars 2023 à son siège à Cotonou.
” Mettre en lumière les atteintes aux droits humains constatées, les succès remportés tout au long de l’année, donner un aperçu par région des principales préoccupations recensées en matière de droits humains et mettre l’accent sur certains faits et chiffres essentiels ”, tels sont les objectifs de la conférence de lancement du rapport annuel 2022-2023 de Amnesty International.
Dans sa présentation du rapport annuel, Pricilia Acapovi, Responsable de l’administration a souligné qu’au Bénin, «la liberté d’expression et de réunion pacifique est toujours restreinte par des lois répressives surtout réglementant les communications en ligne et le droit de grève ». Pour preuve, l’organisation met en cause ” le Code du numérique de 2018 qui punissait d’une peine d’emprisonnement la publication de fausses informations en ligne ” et ” une loi de 2018 qui limitait le droit de grève à 10 jours par an ”.
Le rapport présenté, indique que «des informations étaient réunies sur des cas d’arrestation arbitraire, de torture et d’autres mauvais traitements. Des homicides illégaux qui auraient été commis par les forces de défense et de sécurité au cours de l’élection présidentielle de 2021 n’avaient toujours pas fait l’objet d’enquête et des personnes atteintes d’albinisme continuaient de subir une discrimination et des violences ».
Dans ses explications du rapport annuel, Glory Hossou, Coordonnateur Médias et surveillance des Droits Humains, a souligné les recommandations formulées à l’endroit du Bénin pour l’amélioration de la liberté d’expression. «Depuis le 20 janvier 2020, nous avons demandé aux autorités béninoises de réviser ce Code du numérique de façon à le rendre conforme aux exigences internationales en matière de liberté d’expression et des droits des médias […] On ne dit pas que tout le Code est mauvais mais certaines de ses dispositions mettent à mal la liberté d’expression », a-t-il déclaré.
Toutefois, le rapport reconnaît des efforts faits par le Bénin en faveur de la protection des droits de l’homme. « Afin d’apaiser les tensions politiques à la suite des élections législatives de 2019, 17 personnes détenues depuis février 2020 pour ” atteinte à la sécurité de l’État ” ont été libérées le 14 juin. Le 27 juillet, 30 opposants politiques arrêtés lors de l’élection présidentielle d’avril 2021 ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire », peut-on lire dans le rapport.
”Les droits humains mettent à la charge des États trois types d’obligation à savoir, l’obligation de respecter ou de s’abstenir d’entraver la jouissance des droits humains, l’obligation de protéger et l’obligation de mise en œuvre ”. Des obligations auxquelles Amnesty International convie les États du monde entier notamment ceux mis en cause dans ce rapport annuel.