À moins d’un an des élections générales de 2026, la question d’un éventuel troisième mandat du président sortant, Patrice Talon, alimente le débat politique au Bénin. Alors que plusieurs recours sont soumis à la Cour constitutionnelle, Éric Houndété, vice-président du parti d’opposition Les Démocrates, exprime ses inquiétudes et doute de la volonté du chef de l’État de respecter la Constitution.
Les spéculations sur une possible candidature de Patrice Talon pour un troisième mandat présidentiel se multiplient. Pourtant, la Constitution béninoise, révisée en 2019, stipule clairement que « nul ne peut de sa vie, faire plus de deux mandats ».
Ces derniers mois, la Cour constitutionnelle a été saisie de plusieurs recours sur la constitutionnalité d’une éventuelle nouvelle candidature du président sortant. Certains requérants dénoncent également la mobilisation de soutien en faveur d’un troisième mandat, jugée préoccupante par l’opposition.
Éric Houndété doute de la parole présidentielle
Intervenant lors d’un colloque organisé par l’Église catholique sur la Conférence nationale de 1990, Éric Houndété, député et vice-président du parti Les Démocrates, a exprimé son scepticisme face aux intentions du chef de l’État. Selon lui, les déclarations passées de Patrice Talon ne sont plus crédibles.
« On a dit dans ce pays qu’on veut faire un seul mandat. Et puis après, on en est au deuxième, et des gens pensent qu’il faut en faire un troisième. » a-t-il déclaré, sans nommer directement le président.
Cette position traduit les craintes de l’opposition quant à un éventuel revirement politique, malgré l’engagement initial de Patrice Talon à ne pas briguer un deuxième mandat en 2021.
Un climat d’incertitude autour du candidat du pouvoir
Outre la question d’un éventuel troisième mandat, une autre interrogation demeure : qui portera les couleurs du camp présidentiel en 2026 ? Jusqu’à présent, Patrice Talon entretient le mystère sur son successeur potentiel, un flou qui alimente davantage les doutes de l’opposition.
De son côté, Les Démocrates n’ont pas encore officiellement désigné leur duo pour la présidentielle. Mais une chose est certaine : le climat politique béninois reste marqué par l’attente, les spéculations et une vigilance accrue de l’opposition face aux décisions du pouvoir en place.