L’ancien ministre des affaires étrangères du Bénin sous Boni Yayi dit être dans une situation confuse et embarrassante face à certaines décisions du pouvoir Talon en lien avec la politique extérieure du Bénin. Le professeur Nassirou Bako-Arifari l’a fait savoir lors du lancement d’un livre consacré à la diplomatie béninoise de 1960 à 2020.
L’ancien ministre des affaires étrangères du Bénin et aujourd’hui député à l’Assemblée nationale a réagi à propos des réformes sur la carte diplomatique du Bénin. Répondant à une question en tant que préfacier du livre “La politique étrangère du Bénin. D’hier à aujourd’hui ” de Marius Loko, il a exprimé son incompréhension sur certains choix opérés par le pouvoir en place en matière de diplomatie. « Lorsque je dis, pour réaliser telle ou telle politique publique, j’ai besoin de l’appui de tel ou tel pays, de mon point de vue, j’essaie d’être présent pour bien défendre mes dossiers dans ces pays.», a fait observé Bako-Arifari le 11 mars dernier à l’université d’Abomey-Calavi, lors de la cérémonie de lancement du livre.
Selon lui, ce n’est pas au moment où on a le plus besoin de ces pays qu’on y ferme les ambassades tout en demandant l’accompagnement de ceux-ci. Il en déduit qu’il y a “parfois” « une déconnexion entre finalité de politique publique intérieure et choix de politique extérieure ». Et d’ajouter :
« Des différents choix d’aujourd’hui, des différents interviews, on est perdu. On ne voit pas la confluence entre les choix de fermeture [ d’Ambassades ] et les priorités de politique publique nationale par rapport à notre situation d’aujourd’hui. On est perplexe.»
Pour l’ancien ministre, on a pas d’éléments pour apprécier les choix du pouvoir en place. « Ce sont des choix qui ont été opérés mais qui n’ont pas été justifiés aux yeux du peuple », a-t-il soutenu.
Pour rappel, de 36 missions diplomatiques en 2016, le Bénin en compte aujourd’hui 13.