Plus de 7 mois après son adoption, les dispositions de la loi portant hygiène publique peinent à être appliquées dans nos établissements sanitaires. Certains manquent d’eau potable.
L’article 47 de la loi portant hygiène publique est clair. Chaque établissement sanitaire doit disposer d’une source d’approvisionnement en eau potable et d’installations sanitaires appropriées qui garantissent l’accès et la facilité d’usage pour toute personne en tenant compte du sexe et les situations de handicap. Mais sur le terrain, plusieurs centres de santé fonctionnent sans aucune source d’approvisionnement en eau potable.
Selon une étude réalisée en 2017 sur la cartographie de la disponibilité de l’eau et des équipements de la gestion des déchets biomédicaux dans les zones sanitaires du Programme 2014-2018 Bénin-Unicef, la disponibilité de source d’eau améliorée dans les établissements sanitaires est de 84% au plan national avec quelques disparités au niveau départemental. Ainsi, 16% des établissements sanitaires ne disposent pas d’eau potable. En dehors des centres de santé dans la commune de So-Ava qui enregistre la plus forte proportion de forage à pompe manuelle (83,4%), des établissements sanitaires font recours à l’eau en sachet communément appelée pure water ou l’achat de l’eau avec des bidons.
Dans la commune de Cobly par exemple, sur les 7 centres de santé d’arrondissement que compte la commune, 5 disposent de forages qui connaissent des ruptures fréquentes. Il s’agit des centres de santé de Oroukparé, Datori, Bagapodi, Nanagadé, et Kountori. Dans la commune de Sinendé, le centre de santé de l’arrondissement de Sikki est aussi sans source d’eau potable.
Dans un contexte où le gouvernement actuel a fait de l’accès à l’eau potable une priorité de son Programme d’actions qui vise l’accès universel, l’approvisionnement en eau des établissements sanitaires apparait comme un impératif.
En matière d’installations sanitaires, le constat est le même. La situation est alarmante dans plusieurs centres de santé. Si ces centres de santé ne manquent pas de toilettes, les rares cabines de toilettes qui existent sont mal entretenues. Alors que le milieu sanitaire est un vecteur de microbes qui nécessite de bons dispositifs hygiéniques.
Pourtant, la couverture sanitaire universelle identifiée comme une cible prioritaire par les ODD, ne peut être effective sans un accès durable à l’eau potable et à l’assainissement aussi bien aussi des communautés que dans les structures sanitaires. La promotion de l’assainissement de base a été retenue comme un axe prioritaire des interventions par le secteur de la santé dans son Plan National de Développement Sanitaire 2009-2018.
Pour faire face à cette situation et réaliser les ambitions du gouvernement et du parlement ayant adopté la loi portant hygiène publique, la prise des textes réglementaires s’impose pour amener les responsables des établissements sanitaires à rendre applicables les dispositions prévues par la loi.