À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2025, les ONG READ-Africa et Citoyen Civique ont organisé deux journées d’activités à Agbongamey, dans le deuxième arrondissement de Ganvié. Placé sous le signe de l’autonomisation, l’événement a permis à une cinquantaine de femmes et de filles d’être formées à la fabrication de savons liquides et solides.
Au Bénin, les festivités du 8 mars à Ganvié ont pris une tournure concrète cette année. Plutôt que des discours, place à l’action, avec des formations destinées à doter les femmes d’une activité génératrice de revenus.
La première journée a été marquée par une causerie-débat sur le thème : « Autonomisation des femmes et des filles, un pilier majeur pour lutter contre les Violences basées sur le genre ». À cette occasion, Dr Bernice Gbèbioho, présidente de l’ONG READ-Africa, a mis l’accent sur l’importance pour les femmes de jouer un rôle économique actif au sein de leur foyer.
« Une femme qui prend conscience de la nécessité d’apporter une contribution financière dans son ménage met en déroute une bonne partie des violences basées sur le genre. Elle sera de moins en moins sujette aux injures, à l’humiliation et à la bastonnade. Mieux, elle subira moins de violences conjugales, domestiques, morales et physiques. », a-t-elle souligné tout en ajoutant que l’autonomisation économique est aussi un facteur d’épanouissement personnel et d’inclusion sociale qui met chaque femme à l’abris du besoin et des VBG.
Dans le même élan, Feubron Lokonon, président de l’ONG Citoyen Civique, a insisté sur le fait que l’autonomisation économique des femmes est l’un des plus beaux cadeaux que l’on peut leur offrir dans cette journée qui célèbre leurs droits.
Ateliers pratiques pour un savoir-faire durable
Pour joindre la théorie à la pratique, les participants ont été initiés à la fabrication de savons liquides et solides. Le premier atelier leur a permis d’apprendre à concevoir des liquides savons multi-usages, adaptés à la lessive et à la vaisselle.
La deuxième formation, animée par Eunice Chokki, promotrice de Kara Nice Académie et Cosmétique, a introduit les bénéficiaires à la fabrication de savons solides cosmétiques et artisanaux, notamment les savons Palmida et Kogui, très prisés par les consommatrices béninoises. « Il n’y a pas un seul jour où le savon n’est pas utilisé dans un foyer. C’est un produit indispensable qui peut aussi devenir une source de revenus stables pour ces femmes », a expliqué la formatrice, en mettant l’accent sur les opportunités commerciales qu’offre ce savoir-faire.
Pendant près de quatre heures, les participants ont acquis les bases de la fabrication de savons, à la fois pour un usage domestique et une éventuelle commercialisation.
Attestations et engagements
À la fin de ces deux journées d’apprentissage, une cinquantaine de femmes et filles ont reçu une attestation de formation, certifiant leur initiation aux techniques de fabrication de savon.
Le chef du village d’Agbongamey, Sondé Noël Agboda, a salué cette initiative et promet d’accompagner les bénéficiaires dans la consolidation de leurs acquis. « Ces formations ouvrent une porte vers une meilleure autonomie pour nos femmes et filles. Nous ferons en sorte qu’elles puissent approfondir leurs connaissances et en faire un véritable atout économique », a-t-il déclaré.
Les bénéficiaires, quant à elles, ont exprimé leur gratitude et ont appelé à l’organisation de nouvelles séances de perfectionnement, souhaitant aller plus loin dans la maîtrise de cette activité.
Grâce à cette initiative des ONG READ-Africa et Citoyen Civique, la Journée internationale des droits des femmes 2025 aura été marquée à Agbongamey par une action concrète : donner aux femmes les outils de leur émancipation économique.
