A la retraite, un diplomate béninois n’approuve pas la manière dont la CEDEAO entend ramener l’ordre constitutionnel au Niger. Il fait des propositions.
Le Béninois Jean-Pierre Edon, diplomate à la retraite s’oppose à toute option militaire pour régler la crise au Niger. Il l’a fait savoir ce dimanche 13 août sur la chaîne de télévision privée E-télé. Pour lui, la promptitude avec laquelle la CEDEAO a prononcé les sanctions contre les militaires qui ont renversé le pouvoir du président Bazoum n’est pas de nature à favoriser un climat de négociation. Faire un coup d’État le 26 juillet et déjà le 30, faire tomber des sanctions avant même de prendre langue avec la junte est un faux départ de la CEDEAO. Toutefois, même s’il se dit contre l’option d’une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO, le diplomate reconnaît que cette possibilité constitue une épée de Damoclès sur la tête de la junte pour faire évoluer les négociations.
Des propositions
Jean-Pierre Edon soutient que les putschistes nigériens et la CEDEAO doivent faire des concessions. Il propose qu’il y ait une transition qui ne dépasse pas un an. Cette transition se consacre entièrement au retour de l’ordre constitutionnel et non de “ concevoir une nouvelle vision de la vie, une nouvelle politique au Niger ”. C’est-à-dire l’organisation de nouvelles élections. Il se dit réaliste et s’oppose à la réinstallation du président Bazoum comme le souhait la CEDEAO. Car il sera difficile pour le président de compter sur les militaires pour assurer sa sécurité. Par contre, la junte militaire doit libérer dans les plus brefs délais le président déchu. « Que la CEDEAO ne se campe pas sur sa position et que les nouveaux dirigeants nigériens fassent de même », a-t-il lancé.
Pour que les négociations aboutissent, selon le diplomate à la retraite, il faut la mise en place d’un comité. Ce comité est appelé à s’informer sur les réelles motivations des militaires afin d’engager les négociations autour des différents intérêts en jeux.