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Code électoral au Bénin : la Conférence épiscopale catholique formule 8 recommandations aux gouvernants

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Environ deux mois après le colloque scientifique organisé par l’Église catholique du Bénin sur les enjeux du code électoral, la conférence des évêques du Bénin a formulé plusieurs recommandations à l’endroit des gouvernants pour une modification de cette législation adoptée récemment. C’était lors d’une cérémonie organisée à Cotonou ce jeudi 20 juin 2024.

Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 20 juin 2024, la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) a adressé huit recommandations issues du colloque scientifique organisé le 25 avril dernier par l’Aumônerie des cadres et personnalités politiques sous la houlette de la CEB.

Les prélats béninois, dans la logique d’orienter le Code électoral sur la voie d’élections transparentes, inclusives, libres et démocratiques, ont invité les gouvernants et l’opinion publique à prendre en compte les huit recommandations issues du colloque scientifique.

“La CEB invite :

  1. les autorités religieuses et traditionnelles à continuer à jouer leur partition pour le maintien de la paix, du consensus et du vivre-ensemble afin d’anticiper les éventuels risques de conflits pré ou post-électoraux susceptibles de perturber la quiétude des Béninois et des Béninoises, ainsi que celle de tous les étrangers vivant parmi nous ;
  2. le chef de l’État à renforcer le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes au processus électoral en vue de solutions consensuelles aux diverses préoccupations découlant de l’analyse scientifique du Code électoral du Bénin par les divers experts qui se sont succédé lors du colloque ; et à œuvrer en amont et en aval à la résolution des problèmes liés au Code électoral pour la tenue d’un dialogue national en vue de la réconciliation et du rassemblement de tous les fils et filles du Bénin ;
  3. le Gouvernement et l’Assemblée nationale à œuvrer à une relecture consensuelle du Code électoral dans un esprit de vérité et dans l’intérêt supérieur de la Nation en faisant attention :
  • à l’impact que son application peut avoir sur les résultats des législatives de 2026. En effet, si avec 10 % de seuil au niveau national, seuls trois partis ont pu entrer au Parlement, que pourrait-on attendre de l’application du seuil de 20 % non plus au niveau national, mais par circonscription électorale ?
  • aux éventualités possibles qui pourraient survenir à l’issue des élections de 2026 et à leurs conséquences pour la gestion pacifique du pouvoir. Aucune des éventualités possibles, à l’examen de la situation, n’est rassurante pour la Nation ni pour aucun des partis politiques ;
  • aux dispositions imprécises dans la loi dont la mise en œuvre peut être source de problèmes en 2026 ;
  1. le Gouvernement et tous les acteurs politiques à prendre en compte le fait que la paix sociale, que favorisera la relecture du code électoral, repose également sur le dialogue, facteur de réconciliation, de pardon mutuel et de rassemblement de toutes les parties pour le bien-être de tous ;
  2. les partis politiques, toutes tendances confondues, à faire preuve de flexibilité dans leurs diverses prises de position en tenant compte de l’intérêt général du peuple béninois qui n’aspire qu’à la paix et au développement dans les circonstances actuelles ;
  3. l’ensemble des acteurs politiques, la société civile et les faiseurs d’opinion à promouvoir avec l’État des relations et des projets qui respectent les aspirations du peuple béninois à un Code électoral et à des mesures garantissant la paix sociale et l’organisation d’élections réellement inclusives, transparentes et démocratiques en 2026 ;
  4. toutes les parties prenantes à mettre en place, et dans un partenariat des autorités morales avec l’État, un Conseil national pour le vivre-ensemble et la paix qui soit un organe de veille citoyenne et morale pour le vivre-ensemble national, un creuset d’échanges, de partages et de propositions sur toutes les questions devant garantir la paix sociale, gage d’un ordre politique et de développement au profit de tous ;
  5. le peuple béninois :
  • à promouvoir, à travers des comportements et des prises de position, la culture de la vérité, de la réconciliation, du pardon mutuel et de la paix pour des élections inclusives et paisibles en 2026 ;
  • à partager avec leurs représentants au Parlement et leurs élus locaux, les conclusions du colloque ;
  • à prier et à jeûner, dans un esprit de crainte de Dieu et de conversion qui favorise le changement des mentalités et des pratiques, afin que Dieu continue de bénir et de protéger notre pays, le Bénin, pour le conduire à travers la relecture du Code électoral, à des élections inclusives, pacifiques et crédibles en 2026 et au-delà.”

Après la lecture de ce document par le Secrétaire général adjoint de la CEB, le Père Éric Okpéïcha, l’hymne national du Bénin a résonné dans la salle avant que la déclaration ne soit remise officiellement à Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou et président de la CEB, devant une assemblée composée de personnalités politiques.

Philippe G. LOKONON

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