Maintenant que commanditaires et exécutants de la barbarie contre le Bénin ont jeté leurs armes aux pieds de nos soldats blessés et sont en prison ou en fuite, regrettant, peut-être, les raisons qu’ils se sont données de vouloir détruire la civilisation, maintenant que la patrie l’a emporté sur l’apatridie et que 86% des Béninois votants ont confirmé le Nouveau-Départ, permettant ainsi à la nation de joindre une nouvelle dynamique quinquennale à la récente dynamique quinquennale, voici, suggérés, quatre chemins à cheminer pour que force reste au progrès par la consolidation et l’amplification des acquis du Nouveau-Départ.
D’abord, revoir notre conception de la natalité. L’on n’est plus au temps où Yahvé ordonnait à Adam et Eve de croître et de se multiplier. Aujourd’hui, le Jardin d’Eden a disparu de par notre insouciance, cause de la raréfaction des ressources naturelles. Et nous ne pouvons pas prolonger l’insouciance en accueillant toujours plus d’enfants. Le Béninois ne peut donc plus considérer qu’il a un droit absolu á la progéniture. Les couples sans enfant ne constituent pas une nuisance à la croissance démographique. Nous ne pouvons plus considérer comme bénédiction une progéniture abondante, nos enfants n’étant plus assimilables à des vers à soie dont la pitance se ramasserait dans une nature édénique surexploité, désormais disparue. Nous ne devons plus quêter LE garçon, LA fille, au nombre de nos enfants en rallongeant indéfiniment et hasardeusement leur nombre. Si nous faisons la part belle à ces trois considérations, le syndrome du tonneau des Danaïdes s’éloignera de nous, et les acquis du Nouveau-Départ ne seront pas pipi d’écureuil dans le lac Nokoué.

Ensuite, faire en sorte que tout Béninois lise et écrive une des langues du monde. L’UNESCO dit que l’enfant grandit plus vite en science s’il accueille dans la langue où sa mère l’a engendré le trésor de l’écriture, principe de l’abstraction, et qui est au départ de tous les développements. Mais même si les Béninois l’accueillent dans une langue non maternelle, les acquis du Nouveau-Départ s’en trouveront amplifiés et ne se perdront pas noyés dans l’Atlantique à Cotonou ou écrasés contre les Collines à Dassa, contre l’Atakora à Natitingou.
Après quoi, se dire que le temps est venu de nous réconcilier avec le temps, entendu au sens de ponctualité. Nous convertir, puisque nous aimons le profit, à ce que disent les Anglais : « Time is money. » Seul est efficace et efficient ce qui a commencé á l’heure dite et qui s’est terminé à l’heure dite, pour permettre qu’on aille vaquer á une autre activité bénéfique. Si le protocole d’Etat, pour des raisons de sécurité, déjoue l’heure dite, c’est encore pour l’efficacité et l’efficience. Si donc le temps-ponctualité devient notre ami, et que nous devenons ses alliés, les acquis du Nouveau-Départ se consolideront et s’amplifieront.
Et enfin, il est espéré que ces acquis mettront davantage de Béninois en mesure d’avoir la vie, de l’avoir en abondance, voire en surabondance. Pour sa grandeur visible et palpable, le Béninois investit le surplus ou le trop-plein dans des similis gratte-ciel qui restent vides de locataires et qui insultent á la pauvreté des petits et des humbles. A l’occasion des acquis du Nouveau-Départ, apprenons que notre grandeur est grande quand elle s’installe dans la durée en irradiant l’entourage. Nous investirons donc notre trop-plein dans des Fonds de Solidarité (appelés peut-être Fondations) pour élever le niveau social des petits et des humbles d’entre nous, et nous créerons des Prix pour encourager et financer les efforts des créateurs d’entre nous, afin que brille un jour le Bénin au firmament des Prix Nobel.
Le cheminement de ces quatre chemins ne nécessite aucun décret gouvernemental, aucun Conseil des Ministres. Il suffit que chacun écoute Aimé Césaire : « C’est d’une nouvelle naissance, Messieurs, qu’il s’agit ! » Pour que participe le Bénin à l’avenir de l’homme.