En détention provisoire après un homicide commis sur l’enfant de sa coépouse, une mère nourricière vit en prison depuis quelques jours avec son bébé de 3 mois. Invitée de Bip radio ce lundi 28 août, maître Nadine Dossou Sakponou, avocate au barreau du Bénin s’est prononcée sur le sujet.
La situation des nourrissons dans les établissements pénitentiaires suite à la mise en détention de leurs parents pour des infractions n’est pas nouvelle au Bénin. Pour maître Nadine Dossou Sakponou, avocate au barreau du Bénin, généralement « lorsque la mère est nourricière, l’enfant suit la mère en prison […] de sorte qu’ils deviennent prisonniers, mais des prisonniers bébés ».
Conséquence, les nourrissons sont exposés à divers dangers dans un monde carcéral où tous les vices cohabitent. Car, « à l’étape actuelle, il n’y a pas encore de solution pour les enfants, les bébés, les nourrissons ou même parfois des enfants de deux ans qui sont avec leurs mères qui commettent des infractions donc, souvent dans les prisons, on voit les bébés courir partout dans la cour », a-t-elle souligné.
L’avocate et présidente de l’Association des femmes avocates du Bénin interpelle le gouvernement sur la nécessité de doter les établissements pénitentiaires de cadre pour la prise en charge des nourrissons. « C’est peut-être aussi une manière de demander au gouvernement de réfléchir à ce cas-là » parce que ces enfants “n’ont rien à faire en prison”, a-t-elle soutenue avant d’ajouter : « c’est un problème qu’il faudrait régler à court, à long ou à moyen terme ».
Toutefois, maître Nadine Dossou Sakponou a fait savoir qu’à l’âge de 4 ans, les enfants sont renvoyés dans la famille de la mère en prison.