L’ancien ministre Christian Enock Lagnidé a saisi la Cour constitutionnelle par une correspondance datée du 24 janvier 2025. Dans cette lettre, il formule une requête pour avis sur des questions constitutionnelles relatives à un supposé avènement d’une nouvelle République au Bénin et à l’éligibilité du Président Patrice Talon pour un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2026.
Dans un contexte marqué par des spéculations persistantes sur les conséquences de la révision constitutionnelle de 2019, l’ancien ministre et ex-conseiller spécial du président de la République, Christian Enock Lagnidé, a adressé une correspondance au président de la Cour constitutionnelle, Professeur Dorothée Sossa. Il cherche à éclaircir des « affirmations et analyses » émanant de comparateurs, qu’il juge préoccupantes pour la stabilité et l’avenir du pays.
Christian Enock Lagnidé met en lumière des éléments soulevés par des analystes, liés aux changements introduits par la modification constitutionnelle de 2019. Parmi ces éléments figurent :
- Le changement du calendrier électoral en 2021 ;
- L’absence de passation de service entre un président sortant et un nouveau président élu ;
- L’introduction du poste de vice-président, élu comme colistier du président ;
- La modification de la durée du mandat des députés, passé de quatre à cinq ans depuis les législatives de 2023.
Ces points, selon les comparateurs cités, constitueraient une « réécriture des institutions démocratiques », conduisant à l’hypothèse d’une nouvelle République depuis 2019.
Patrice Talon : un possible troisième mandat ?
Concernant l’éligibilité de Patrice Talon à l’élection présidentielle de 2026, Christian Enock Lagnidé rapporte que certains juristes s’appuient sur les articles 42 et 157 alinéa 3 de la Constitution révisée. Ces dispositions, selon eux, permettraient au chef de l’État sortant de briguer un troisième mandat.
Une clarification juridique attendue
Face à ces interprétations, Christian Enock Lagnidé sollicite une réponse claire de la Cour constitutionnelle sur deux questions :
- Le Bénin est-il entré dans une nouvelle République depuis 2019 ?
- Le Président Patrice Talon peut-il être candidat à l’élection présidentielle de 2026 ?
Dans sa lettre, il souligne la nécessité pour la Cour, en tant que « garante de la protection des droits fondamentaux et de la Constitution », de fournir des réponses juridiques objectives et précises.
Rappelons que la Cour constitutionnelle joue un rôle clé dans la préservation des droits fondamentaux et l’interprétation de la Constitution au Bénin. Elle peut être saisie par tout citoyen pour contester une violation des droits garantis, la constitutionnalité d’une loi, ou un différend électoral.