Au Bénin, l’Église catholique appelle à préserver l’héritage démocratique lors d’un colloque scientifique à Cotonou pour faire mémoire et tracer des perspectives de la Conférence nationale des forces vives de la Nation.
Trente-cinq ans après la Conférence nationale des forces vives de la Nation (CFVN), l’Église catholique du Bénin a organisé un colloque scientifique à Cotonou pour marquer cet anniversaire historique. L’objectif : revisiter les acquis de cette assise fondatrice de la démocratie béninoise et formuler des recommandations pour son enracinement.
Initiée par la Conférence des évêques catholiques du Bénin, cette rencontre scientifique a réuni des membres du clergé, des figures politiques, des chercheurs et des acteurs de la société civile. Placé sous le thème « L’esprit de la Conférence des forces vives de la Nation : un héritage pour la construction nationale », le colloque a exploré trois axes majeurs : le devoir de mémoire, la réappropriation des acquis de la Conférence nationale et les perspectives d’avenir.
Dans sa conférence inaugurale, Mgr Eugène Cyrille Houndékon, évêque d’Abomey et président de la Commission épiscopale des moyens de communication sociale, a retracé l’histoire politique du Bénin, des indépendances à nos jours. Il a insisté sur la nécessité de préserver l’héritage démocratique de la CFVN.
Préserver la démocratie face aux défis actuels
Selon Mgr Houndékon, la Conférence nationale de 1990 constitue un socle pour toutes les aspirations démocratiques béninoises. Il a exhorté les citoyens à prendre conscience de leur responsabilité dans la consolidation de cet héritage. « Il nous est avantageux et salutaire d’assurer notre responsabilité à faire de notre processus démocratique un point de non-retour », a-t-il souligné.
S’adressant aux gouvernants, l’évêque d’Abomey a mis en garde contre les dérives autoritaires : « Veillons à éviter toutes tentations d’autoritarisme et de mainmise sur les contre-pouvoirs ».
L’archevêque de Cotonou et président de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB), Mgr Roger Houngbédji, a rappelé l’importance de l’engagement collectif pour bâtir une nation solide. Il a insisté sur l’esprit de dialogue et de concertation qui a permis la réussite de la Conférence nationale en 1990 : « Avant même les compétences nécessaires, l’amour vrai pour le pays est la première condition pour participer à son édification ».
Lancement de la Journée nationale du Relèvement de la Nation
Ce 35ᵉ anniversaire a également été marqué par l’institution d’une Journée nationale du Relèvement de la Nation et des cadres et personnalités politiques. Instaurée par un décret épiscopal adopté en session plénière à Lokossa le 13 novembre 2024, cette journée vise à rappeler aux fidèles catholiques et à tous les Béninois la nécessité de s’engager pour un avenir démocratique apaisé.