L’ancien ministre Ganiou Soglo estime que les députés de l’opposition présents au parlement ne vont pouvoir rien faire et donne la raison. C’était au cours d’une interview accordée au média Banouto.
A la question de savoir ce qu’il attend des députés de l’opposition, Les Démocrates, Ganiou Soglo répond : «sincèrement, aucune».
«Les questions au gouvernement ne peuvent pas être émises par un député si la conférence des présidents n’a pas statué là-dessus pour donner son avis et son accord», a avancé Ganiou Soglo pour justifier son avis sur les possibles apports de l’opposition béninoise au parlement.
Selon lui, les députés de l’opposition ne pourront rien apporter de nouveau ou de concret. Pour cause, “une règle” inscrite dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et qui empêcherait les députés d’émettre directement des questions au gouvernement sans que celles-ci ne passent par le filtre de la conférence des présidents. Il s’agit là d’une situation qui limiterait l’action des députés de l’opposition. «Nous, on était l’un des partis les plus représentatifs avec 27 députés. Mais dites-moi, qu’est-ce qu’on a pu faire ? Rien du tout», a-t-il rappelé pour citer sa propre expérience entant que député.
Et d’ajouter : «Après, vous avez un autre stade où vous pouvez interpeller le gouvernement sans tenir compte de la conférence des présidents. Rosine Vieyra Soglo le faisait de temps en temps où elle se levait et interpellait le gouvernement». Mais là encore, il y a peu de chance. «Vous avez vu ce qui s’est passé dernièrement sous la 7e législature. Quand le député Guy Mitokpè a voulu poser la question, le président Houngbédji a pris son maillet, a tapé et a dit : ”on arrête. Je lève la séance”», a-t-il notifié.
Le fils de l’ancien président Nicéphore Soglo explique que les choses ne peuvent s’améliorer, «à moins qu’on ait changé le Règlement intérieur». Au nom de son expérience personnelle, il soutient qu’il y a des limites. «Je vous rappelle ce que j’ai vécu en tant que député. […] Il y a des limites. Mais on était dans une démocratie. Là on n’est plus dans une démocratie, ça va être difficile», a-t-il critiqué.
