Face à des révélations choquantes, de nombreuses communes en France envisagent de débaptiser les lieux qui portent le nom de l’Abbé Pierre.
Accusé par plus de 20 femmes de vi∅lences s€xuell.s, l’abbé Pierre, figure emblématique et fondateur du mouvement Emmaüs, fait face à un effondrement de son image posthume. Décédé en 2007, l’ecclésiastique est aujourd’hui au cœur d’un scandale de grande ampleur qui pousse de nombreuses communes françaises à rebaptiser les lieux portant son nom.
D’après un décompte de l’Agence France-Presse, environ 150 voies ou lieux-dits sont nommés “Abbé-Pierre” ou “Henri-Grouès”, son nom de naissance. Mais depuis la vague d’accusations, les rues, les jardins et les écoles subissent un processus de débaptisation. Le 6 septembre dernier, Manuel Gente, maire d’Esteville, où se trouve le lieu de mémoire dédié à l’abbé Pierre, a été l’un des premiers à trancher : « À la lumière des nouvelles révélations et en solidarité avec les victimes , il n’est pas envisageable de conserver cette dénomination en l’État. »
Le 12 septembre, Pascal Pelain, maire de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), a également annoncé le changement de nom d’un parc central : « Dans les prochaines semaines, nous trouverons un nouveau nom à ce charmant parc en cœur de ville. » Ce sentiment de désapprobation se fait entendre dans d’autres régions, comme à Nancy, où la commune a décidé de retirer une plaque commémorative apposée à l’ancienne adresse parlementaire de l’abbé Pierre, qui fut député de Meurthe-et-Moselle. entre 1945 et 1951.
À Lescar, le village Emmaüs a annoncé vouloir retirer une sculpture de six mètres de haut représentant Henri Grouès, et supprimer progressivement toute représentation de l’abbé Pierre dans ses locaux. Un choix similaire a été fait au lycée privé Abbé-Pierre de Tinténiac (Ille-et-Vilaine), où le chef d’établissement, Raphaël Gouablin, a souligné : « Ça ne faisait pas l’ombre d’un doute. »
Des accusations
Parallèlement, les témoignages des victimes se multiplient. Le 12 septembre, deux femmes ont apporté de nouveaux éléments devant les caméras de France 2, affirmant que leur mère avait été ab.sée s€xuell.ment par le prêtre à la fin des années 1980. Elles ont livré un récit glaçant : « Il se m@sturbait devant moi, me demandait de lui faire des f*llati∅ns, me fouettait avec sa ceinture », ont-elles déclaré, sous le choc.
L’héritage de l’abbé Pierre, autrefois symbole de générosité et de lutte contre la pauvreté, est aujourd’hui entaché de ces révélations, et des décisions similaires de débaptisation pourraient continuer à se multiplier à travers la France.