Lutter convenablement contre la propagation des fake news en Afrique de l’Ouest. C’est le but visé par un double atelier de partage de bonnes pratiques et de formation sur la propagation des fake news en Afrique de l’Ouest. Il a réuni du 7 au 10 mars 2022 à Cotonou, une vingtaine de journalistes ouest-africains. Initié par le consortium Zero infox en Afrique de l’Ouest (Cozi-Afrique de l’Ouest) et dirigé par Banouto, il a recu l’appui financier de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), dans le cadre de son programme « Jumelage entre initiatives francophones de lutte contre la désinformation ».
« Les participants de cet atelier pourront désormais trier le bon grain de l’ivraie en termes d’informations, débusquer les fausses informations afin de véritablement lutter contre elles grâce à des outils appropriés », a déclaré la Vice-présidente de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), Cécile Ahoumènou Hounkpatin à l’ouverture de l’atelier. En observant le risque majeur de mélange des genres, entre informations sérieuses et divertissement, entre faits recoupés et rumeurs, entre information et désinformation, elle est convaincue qu’une mise en œuvre rigoureuse des notions issues de cette session par les participants « contribueront à la préservation de la paix et à la cohésion sociale ».
Les travaux de ce double atelier se sont déroulés en deux phases. La première : l’atelier de partage de bonnes pratiques a duré deux jours. Elle a permis aux équipes de Banouto, Code for Africa (à travers PesaCheck, ndlr) et AmiNet (initiative média de PluriMédias, ndlr) de partager leurs expériences en matière de lutte contre la désinformation. La deuxième phase des travaux, l’atelier de bonnes pratiques contre la désinformation et de formation de haut niveau en fact-checking a pris fin dans l’après-midi du vendredi 11 mars 2022. Elle a été consacrée à une formation de haut niveau animée par des experts venus du Sénégal.
Ces cinq jours, ont permis aux participants d’aborder plusieurs modules et thématiques animés par ces experts. Ils ont porté entre autres sur le fact-checking en temps de crise, les sources dans le fact-checking, l’impact du fact-checking sur les populations, les limites du fact-checking, les outils de vérification des fichiers multimédias en ligne, les deep fakes, le data scraping, le data visualisation et la vérification des affirmations à caractères économiques.
« C’était un challenge pour nous d’organiser avec succès ces deux ateliers ensembles », a déclaré à la fin de l’atelier Léonce Gamaï, coordonnateur du consortium Zéro infox en Afrique de l’Ouest et manager général de Banouto, fier d’avoir marqué les participants de cette première expérience « assez intéressante ».
Sensibles à la pertinence des thématiques abordées et de leur impact dans le contexte actuel du multimédia, les experts et les participants ont exprimé leur satisfecit à la réussite de cette initiative et invité les uns et les autres à l’application des ressources apprises.
Bilal Taïrou special project manager à Code for Africa et participant dit, la fin de l’atelier, être heureux de l’organisation de l’atelier qui « jette les jalons d’une collaboration pérenne ». L’expert a assuré la disponibilité de Code for Africa « dans la mise en application de ces notions ». Arame Thiam, data analyst et formatrice a, quant à elle encouragé les participants à mettre en pratique les notions apprises. « Franchement dans un laps de temps, nous avons beaucoup appris. C’est sûr que ce que nous avons appris va renforcer notre pratique du travail non seulement en termes de fact-checking mais également en termes de production », a déclaré Olivier Ribouis, journaliste et chef de la rubrique fact-checking à Banouto.
Soucieux de la lutte contre les infox, Banouto avait déjà organisé un précédent renforcement des capacités de ses journalistes le dimanche 07 février 2021, dans le cadre du projet « renforcement de l’initiative ‘’Bénin check info’’ de lutte contre les infox », toujours avec l’appui financier de l’Oif.