Pendant que certains de leurs camarades jouissent pleinement de leurs vacances, à travers des voyages, des excursions et de diverses distractions, eux, filles et garçons, conscients du faible revenu des parents, ont décidé de les assister par une activité commerciale, à préparer la rentrée scolaire. La Météo a observé dans la ville de Cotonou, certains de ces vendeurs de circonstance.
Paul habite le quartier Sikècodji, il a 15 ans, élève au Ceg Sainte Rita et passe en classe de quatrième. « J’avais deux mille qu’un oncle m’a donné parce que je suis allé en classe supérieure. Ma mère m’avait de les garder. Au début du mois de juillet, j’ai dit à ma mère que je voulais commencer une activité commerciale. Elle a accepté. J’ai pris mon billet de deux mille, j’ai acheté des sachets d’eaux pour une valeur de 1500 frs. Chaque matin, j’achète un morceau de glace de 100f. Je plonge les sachets d’eaux dans une cuvette, je déverse la glace et je commence à sillonner les quartiers en criant “ pur water”.»
Quand nous le rencontrons, Paul a de nombreuses pièces de 25frs dans sa poche ce qui suppose que son activité marché: « il y a des jours où je vends pour 1000frs au moments où j’arrête en fin de journée et des fois quand c’est très bon, je peux atteindre 1500frs. C’est déjà beaucoup, puisque nous sommes très nombreux à le faire ». Paul nous explique aussi qu’il compte économiser environ 20.000 frs d’ici la fin des vacances pour remettre 15000 frs à ses parents et acheter des chaussures avec le reste.
Paul n’est pas le seul à se livrer à une activité commerciale pendant les vacances, dans les quartiers de Cotonou, ils sont nombreux ces élèves en vacances à mener une activité commerciale, soit par eux-mêmes, soit en assistant leurs parents. A l’instar de la petite Suzanne, 11 ans, élève admise en sixième au collège. Elle accompagne sa mère tous les jours depuis le début des vacances dans la vente des arachides grilles non épluchées pendant que sa mère propose des arachides cuites à la vapeur c’est-à-dire dans la marmite. La mère et la fille vont ensemble et lorsque le client les interpelle, les deux s’amènent pour que le client fasse son choix.
Il y a aussi Mariane qui est élève au Ceg de Gbegamè. Elle est âgée de 16 ans et passe en classe de seconde avec en prime, son succès à l’examen du BEPC. Elle assiste sa mère à vendre les oranges au quartier Scoa Gbeto. C’est elle qui vient installer le matin à dix heures. Musulmane, elle étale une natte derrière le tabouret sur lequel est déposé le plateau des oranges. C’est sur cette natte que vienne la retrouver ses camarades de classe de passage qui l’aident souvent à éplucher les oranges pour les clients. C’est lorsque la maman arrivent le soir à 18h que Mariane rentre à la maison .
Un peu partout dans la ville de Cotonou, on voit de nombreux jeunes qui, tout seul ou en compagnie d’un de leurs parents, s’emploient à mettre à profit la période de grandes vacances pour trouver de l’argent et aider ainsi leurs parents à préparer leurs rentrées. Ils apprennent très tôt à être utiles à eux-mêmes et à leurs parents en sacrifiant des jeux et autres distractions.
Mathieu Toko