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Interview de Fidèle Delidji, docteur en sciences économiques, l’un des 42 Béninois recrutés par l’État guinéen pour renforcer l’enseignement supérieur

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En juin 2024, la Guinée a lancé un appel à candidatures pour le recrutement de 250 enseignants-chercheurs, attirant l’attention de nombreux candidats, notamment des Béninois. À l’issue du processus, 42 enseignants béninois ont été retenus parmi les 169 recrutés. La plupart de ces enseignants, détenteurs du diplôme de Doctorat et certains, avec le grade de Maître assistant du CAMES, n’avaient jusqu’à présent pas réussi à obtenir un poste dans le secteur public au profit de l’État béninois, malgré leur formation au pays et les besoins croissants dans les universités. Cette situation pousse ainsi certains d’entre eux à chercher des opportunités professionnelles à l’international, comme c’est le cas avec la Guinée. Le journal Lameteo a rencontré l’un d’eux, Fidèle Delidji, docteur en sciences économiques, pour recueillir ses impressions sur cette expérience et son parcours même s’il s’est montré réticent pour aborder le sujet.

Lameteo : Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et professionnel avant ce recrutement en Guinée ?

Dr Fidèle Delidji : Je suis titulaire d’un baccalauréat série C, d’un doctorat en sciences économiques et d’une maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires, obtenue à la Faculté de droit et de sciences politiques (FADEPS) de l’Université d’Abomey-Calavi. Cela fait maintenant une vingtaine d’années que j’enseigne les mathématiques générales dans le secondaire public et l’économie dans le secteur privé. J’ai également été assistant d’enseignement et de recherche dans diverses universités publiques et privées au Bénin.

LIRE AUSSI : Recrutement dans l’enseignement supérieur en Guinée : Plus d’une trentaine d’enseignants béninois retenus

En 2018, lors du cinquantenaire du CAMES, j’ai eu l’honneur de recevoir le 2ème prix d’excellence en économie aux Olympiades universitaires à Ouagadougou. De plus, je suis l’auteur de la collection “Le Graal en économie”, un ensemble de manuels d’enseignement d’économie allant du secondaire à l’enseignement supérieur, disponible au Bénin.

Qu’est-ce qui vous a motivé à postuler à l’appel à candidatures lancé par la Guinée pour les enseignants-chercheurs ?

Ma principale motivation est la mission d’enseigner, d’éduquer et de former. C’est une véritable passion pour moi de transmettre le savoir et de contribuer à la formation des jeunes, qui seront les cadres de demain. J’ai toujours vu l’éducation comme un moteur essentiel du développement, particulièrement en Afrique.

Avant cette opportunité, avez-vous tenté d’intégrer l’enseignement supérieur au Bénin ? Si oui, quelles étaient les difficultés rencontrées ?

Oui, j’ai travaillé comme assistant d’enseignement et de recherche dans plusieurs universités au Bénin. Je suis également inscrit dans la base de données de l’aspiranat, un système créé par le gouvernement béninois pour recruter des enseignants du supérieur à travers le Fichier National des Aspirants à l’Enseignement Supérieur (FNAES). Toutefois, le processus est encore en cours en raison des réformes gouvernementales.

Comment s’est déroulé le processus de recrutement en Guinée ? Quels aspects vous ont marqué durant cette procédure ?

Le processus s’est déroulé en deux étapes. La première était une sélection sur dossier, suivie d’un entretien. Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’efficacité et la rapidité avec lesquelles les autorités guinéennes ont mené ce recrutement. Le dépôt des dossiers s’est terminé le 30 juillet, et les résultats ont été publiés dès le 18 septembre.

Pensez-vous qu’il existe des solutions pour éviter cette “fuite des cerveaux” dans le secteur éducatif béninois ?

Malgré cette expatriation, restez-vous en contact avec des institutions académiques béninoises ? Avez-vous des projets pour contribuer au développement de l’enseignement supérieur au Bénin à l’avenir ?

Mes compétences ont toujours été et restent au service du Bénin, même si je travaille actuellement en Guinée. L’enseignement supérieur est un domaine global, et mes efforts continuent de s’étendre à l’Afrique en général. Je reste en contact avec mes collègues béninois et je suis toujours engagé dans des projets qui visent à améliorer la qualité de l’enseignement au Bénin.

LIRE AUSSI : Départ d’une trentaine d’enseignants béninois en Guinée : le gouvernement béninois se prononce sur les opportunités à venir

Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser à vos anciens collègues béninois ainsi qu’aux autorités de l’enseignement supérieur du Bénin ?

Je voudrais simplement leur dire de ne jamais cesser de travailler pour l’amélioration de notre système éducatif. Travaillons ensemble pour atteindre les objectifs de développement durable non seulement pour le Bénin, mais pour toute l’Afrique.

Venance TONONGBE


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