Le monde perd une figure emblématique de l’histoire contemporaine africaine.
Amadou Mahtar Mbow, premier Africain à avoir dirigé l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), est décédé ce mardi 24 septembre 2024, à l’âge de 103 ans. Sa nomination à la tête de l’UNESCO en 1974, reconduite en 1980, a marqué l’histoire de cette institution onusienne, qu’il a dirigée en pleine guerre froide.
Né au Sénégal, le professeur Amadou Mahtar Mbow était un homme de lettres et un pédagogue accompli. Professeur d’histoire et de géographie, il a formé des générations d’élèves au collège de Rosso en Mauritanie, au lycée Faidherbe à Saint-Louis du Sénégal, et à l’École normale supérieure de Dakar. Parallèlement à sa carrière académique, il s’est illustré en politique, occupant divers postes ministériels au Sénégal, dont celui de ministre de l’Éducation nationale, puis de la Culture et de la Jeunesse. En 1968, il est élu député à l’Assemblée nationale sénégalaise.
Sa carrière à l’UNESCO est marquée par son engagement pour une coopération internationale renforcée et l’amélioration de l’accès à l’éducation dans les pays en développement. Amadou Mahtar Mbow a notamment été un fervent défenseur du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC), prônant une redistribution plus équitable des ressources de communication entre les pays du Nord et ceux du Sud.
Ses dernières années, Mbow les a consacrées à la rédaction de ses mémoires et à des conférences. Son héritage, immense, lui a valu de nombreux honneurs de son vivant, et depuis l’annonce de sa disparition, les hommages pleuvent pour saluer une carrière exceptionnelle à la tête d’une des institutions les plus prestigieuses des Nations-Unies.