Dans le village de Porga, situé dans le département de l’Atacora, au nord-ouest du Bénin, la présence des forces de défense et de sécurité se fait ressentir jour et nuit. Les échanges de tirs y sont d’une périodicité très variée, parfois des nuits d’affilée ou plusieurs fois certaines semaines, entre l’armée béninoise et des groupes armés qui occupent une partie du territoire burkinabè depuis quelques années. Cependant, loin d’effrayer la population, ces tirs sont perçus comme un signe de protection.
À Porga, la nuit est parfois déchirée par le son des échanges de tirs entre les forces de défense et de sécurité du Bénin et des groupes terroristes. Ce phénomène, devenu une réalité périodique pour les villageois, est interprété comme une assurance de sécurité. Le couvre-feu en vigueur, de 19 heures à 6 heures du matin, interdit tout mouvement dans et hors du village pour garantir la sécurité des habitants. Les tirs, classés en deux catégories par ceux qui les vivent — les tirs de sommation et les tirs de combat — sont devenus des repères pour les villageois.
Pour les habitants de Porga, le bruit des chars et des fusils résonnant dans l’obscurité n’est pas simplement effrayant, mais une confirmation de la présence protectrice de l’État à travers ses forces armées. “Quand nous entendons les tirs de chars dans la nuit profonde, le bruit résonne. Cela nous permet de dormir”, confie une habitante. Ce paradoxe, où les bruits des armes de l’armée béninoise deviennent un signe de sécurité face aux menaces terroristes, est au cœur de la vie à Porga.
Au-delà de la ligne de front
La mission des forces de défense et de sécurité béninoises ne se limite pas uniquement aux affrontements avec les terroristes. Elles escortent également les villageois engagés dans des activités telles que la pêche, dans un contexte extrêmement difficile.
Militaires, policiers et rangers accomplissent un travail délicat mais extrêmement efficace dans cette région sensible. Leur courage et leur dévouement ne passent pas inaperçus. “Qu’ils soient bénis, eux qui se sacrifient courageusement pour nous protéger, de nuit comme de jour”, conclut le curé, exprimant ainsi la gratitude de toute la communauté envers ceux qui veillent sur leur sécurité.
À Porga, la vie continue malgré tout, rythmée périodiquement par les échanges de tirs et l’espoir que ces fusillades, aussi effrayantes soient-elles, restent le symbole d’une protection inébranlable jusqu’à la victoire finale de l’armée béninoise.