Le gouvernement réagit aux critiques de Louis Philippe Houndégnon, ancien Directeur général de la police nationale du Bénin, sur la sécurité au Bénin.
Dans une récente sortie médiatique, Louis Philippe Houndégnon, ancien Directeur général de la police nationale du Bénin, a formulé des critiques sévères concernant l’état de la sécurité et les réformes sécuritaires dans le pays. Louis Philippe Houndégnon, mis à la retraite d’office depuis quelques mois, a notamment mis l’accent sur ce qu’il a appelé des failles dans la sécurité policière, un manque de formations adéquates et de moyens suffisants pour les forces de l’ordre.
Interrogé par le journal Lameteo sur ces déclarations, Wilfried Léandre Houngbédji, Porte-parole du gouvernement béninois, a réagi lors d’une rencontre avec les professionnels des médias à Cotonou, vendredi 2 août. Le Porte-parole du gouvernement a d’abord réfuté les affirmations de l’ancien directeur de la police concernant la réduction de son salaire depuis qu’il a été mis à la retraite d’office. “Il dit que son salaire a été divisé par quatre (04). Non. J’attends de voir sa fiche de paie ou solde pour comparer. Si on enlève les primes de responsabilité éventuelles qu’il avait ou qu’il a pu avoir et on regarde son salaire net au moment où il partait, je suis convaincu que ça ne peut pas avoir été divisé par 4. À moins qu’il ait une raison particulière. Et j’attends qu’il en apporte la preuve”, a-t-il déclaré.
Des propos jugés subversifs
Au-delà des questions de rémunération, le porte-parole du gouvernement a critiqué la teneur des propos de Philippe Houndégnon, les qualifiant de potentiellement subversifs et nuisibles au moral des troupes. “Certaines affirmations dont la gravité, me semble-t-il, ne sont pas pour le bien de celui qui les porte, surtout pour les responsabilités qui ont été les siennes. Pour quelqu’un comme Houdégnon, que nous avons connu, et dont on connaît un peu la réputation, en tout cas à l’époque, que sa position actuelle l’amène à dire des choses qui s’assimilent à de la subversion, qui s’assimilent même à une atteinte au moral des troupes. C’est un crime, et M. Houdégnon le sait.“, a-t-il déclaré.
Appel à la responsabilité
Wilfried Léandre Houngbédji a exprimé son admiration personnelle pour Philippe Houndégnon, tout en soutenant que certaines déclarations ne devraient pas être faites par une personne ayant occupé de hautes responsabilités. “Je considère que, quand on a servi la république à un certain niveau de la pyramide, il y a des choses qu’il ne faut pas dire. Il y a des choses dont il faut avoir la décence de faire l’économie. Parce que cela ne fait pas du bien aux intéressés. Ça ne fait pas du bien à la République.”, a-t-il ajouté.
Le Porte-parole a conclu en espérant que Houndégnon reconsidère ses propos et réalise l’impact négatif potentiel de ses déclarations : “À la limite, c’est pathétique. Et c’est malheureux pour lui-même. J’espère qu’avec le recul, il aura eu le temps de se réécouter et de réaliser lui-même qu’il n’aurait certainement pas dû dire les choses qu’il a dites et que les Béninois ont entendues.”